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29 août 2020

Pas de résurrection sans croix

Chretiens et la croix

22e Dimanche TOA

Matthieu 16,21-27

Qui perd sa vie pour moi la sauvera

 

C’était tout justement après que Jésus confia à Simon les clés du Royaume et sa décision de faire de lui la pierre sur quoi Il bâtirait son Eglise ; c’est-à-dire Sa volonté de faire de lui Son second. Mais on dirait que Simon n’avait pas trop bien compris sa place. Il se prenait pour le premier en osant se dresser contre le projet salvifique de Dieu qui devait passer par la croix. Sans lui ôter ce qu’Il lui a déjà donné, le Christ a dû lui remettre à sa place : arrière !

L’erreur de Simon-Pierre, c’était de vouloir suivre un Jésus dépourvu de Sa croix, un Jésus qui aime d’un amour falsifié qui ne prend pas de risque, et qui n’engage aucun sacrifice ; un Jésus qui n’existerait donc pas. Il a ignoré que l’amour vrai nécessite un prix, car il s’était encore conformé sur la mentalité du monde présent, son jugement n’était pas encore renouvelé ; alors, il ne s’était pas encore transformé afin de pouvoir discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui Lui plaît, ce qui est parfait. Ses idées, pour répéter Isaïe et Jésus Lui-même, n’étaient pas encore celles de Dieu. 

Nous aussi, disciples du Christ d’aujourd’hui, nous avons parfois, et même trop souvent, tendance à oublier l’importance de la Croix et sa place centrale dans notre vie spirituelle. Benoit XVI, étant alors Cardinal Ratzinger, nous l’a rappelé en mots doctes mais surtout très justes :

«Dans les reconstructions du ‘Jésus historique’, le thème de la croix est en général dépourvu de signification. Selon une interprétation ‘bourgeoise’, c’est un incident en soi évitable, sans valeur théologique; selon une interprétation révolutionnaire, c’est la mort héroïque d’un rebelle. La vérité est tout autre. La croix appartient au mystère divin – elle est l’expression de son amour jusqu’à la fin (Jn 13, 1). Suivre le Christ est participer à sa croix, s’unir à son amour, transformer notre vie, en donnant naissance à l’homme nouveau, créé selon Dieu. Celui qui oublie la croix oublie l’essence du christianisme.» (Conférence du 10 décembre 2000 sur la Nouvelle Evangélisation).

Sœurs et frères, l’amour n’est pas gratuit ; il coûte cher. Celui de Dieu pour nous lui a valu son Fils unique. Voilà pourquoi cet évangile est pour nous l’occasion de vérifier l’amour que nous portons les uns pour les autres, dans nos relations familiales, ecclésiales, amicales, professionnelles… Laissons-nous évoquer certaines situations parfois douloureuses (une tromperie, une trahison, une déception, une humiliation, une maladie…) afin de voir si nous pouvons aimer comme Dieu.

Je dis bien : aimer come Dieu ; car il ne doit pas s’agir d’une simple émotion, une sensation, une attraction… que nous ressentions pour une autre personne, une activité quelconque dans la vie comme la musique, le sport, ou le cinéma. « Aimer comme Dieu » est beaucoup plus que ça. Cela veut dire de pouvoir aimer avec Son Cœur. Sainte Thérèse de Jésus a compris combien il est difficile d’aimer, si bien qu’elle a un jour dit à son Seigneur : « Ah ! Seigneur, je sais que vous ne commandez rien d'impossible, vous connaissez mieux que moi ma faiblesse, mon imperfection, vous savez bien que jamais je ne pourrais aimer mes sœurs comme vous les aimez, si vous-même, ô mon Jésus, ne les aimiez encore en moi. C'est parce que vous vouliez m'accorder cette grâce que vous avez fait un commandement nouveau. - Oh ! Que je l'aime puisqu'il me donne l'assurance que votre volonté est d'aimer en moi tous ceux que vous me commandez d'aimer !... » (MsC, 12v)

Frères et sœurs, le chemin du Maitre doit être celui du disciple. Il n’y a donc pas de disciple sans croix ; pas celle qui est synonyme de malédiction, qui marqua la mort infâme, mais celle du Christ. La croix de l’amour ; et c’est elle que le Christ nous invite à endosser. Mais que veut dire « se charger de la croix » aujourd’hui ?

Prendre sa croix aujourd’hui veut dire : combattre cette culture de mort que les « grands » veulent nous imposer, se solidariser avec ceux qu’on aime dans leurs refus et leurs échecs, leurs souffrances et leurs douleurs, leurs maladies et leurs pertes. Prendre sa croix aujourd’hui, sans s’opposer et dénoncer toute forme d’absurdité, d’injustice et de violence, les trafics humains, la corruption, les décrets qui projettent de nous détruire, les complots, l’anarchisme, le banditisme, la mafia.

Porter sa croix ne veut pas dire qu’on ne fera plus face à l’échec, à la maladie, aux faits insouhaitables, à l’angoisse, voire à la mort. Non. Jésus vient de nous éclairer l’antenne en nous apprenant que c’est, au contraire, croire follement que derrière ce qui nous arrive de négatif, il y a mystérieusement, non pas une impasse, mais un passage. C’est croire que la vie est plus forte que la mort. C’est jouer au jeu « qui perd gagne ». C'est pour cela que le chemin pour suivre le Christ passe par la croix. Car c'est un chemin de résurrection, grâce à «la présence d'un ami et capitaine aussi bon que Jésus, qui s'est mis à l'avant-garde de la souffrance qu’il nous aide à endurer: Il nous aide et nous encourage, Il ne nous fait jamais défaut, Il est un vrai ami» (Ste Thérèse d'Avila).

Portons nos croix avec la confiance paradoxale que les épreuves, les malheurs ne sont pas des lieux où la vie est violemment absente, injustement et définitivement expulsée. Acceptons de découvrir que le Seigneur reste à tout jamais le Dieu de la vie jusque, et y compris, sur nos chemins de croix: «N’ayons pas peur du poids du quotidien, du poids des situations difficiles que certains d’entre vous doivent traverser. Qui échappe à la Croix, instrument et signe de notre salut que nous vénérons, échappe à la Résurrection! » (Pape François, 29 avril 2017, rencontre avec le clergé – séminaire St Léon le Grand).

De Jésus, à toi : « Tes pensées ne sont pas celles de Dieu». Choisis-Moi qui est Amour ; car en choisissant l’amour, avec tout ce que cela comprend de souffrance, c’est une vie en abondance qui se transforme en vie éternelle que tu construis. Et c’est ce que je veux pour toi. Entends-tu Ma voix ? Ne ferme donc pas ton cœur.

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