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21 mars 2020

Reconnaitre sa nuit pour savoir d’où vient le jour

Dimanche Laetare
Jean 9.1–41
Guérison de l’aveugle-né

 

aveugle-ne

Sœurs et frères bien-aimés,

Tandis que socialement le monde fait une pause, voici qu’avec le Christ, nous continuons notre pèlerinage ; et nous sommes arrivés à Jérusalem, lieu de la manifestation de Sa gloire. Mais en passant, n’oubliez pas que si saint Jean parle de Jérusalem, ce n’est que pour faire allusion à la mort de Jésus. Par contre, avant de Se rendre à Gethsémani, Il fait un stop près de la piscine de Siloé. Et c’est là qu’Il rencontre un aveugle de naissance. Les disciples pensaient qu’il était ainsi à cause du péché ; mais pour Jésus, c’est pour que la gloire de Dieu soit manifestée en lui.

Aucun d’entre nous ne peut décrire avec exactitude ce que cette créature de Dieu expérimentait avant cette rencontre. Toutefois, nous pouvons ressentir un reflet de sa misère. Etant aveugle, il dépendait totalement d’autres personnes. Contrairement à nous, il était incapable d’admirer la beauté de la nature, même si nous cherchons à la rendre désagréable. Il ne pouvait distinguer la lumière, les formes et les couleurs. Il ne pouvait même voir à quoi il ressemblait, voire ses parents et ses Co-mendiants. Les apparences : belles prestances, vêtements de marque, voitures flambant neuf,  maisons  de luxe, position sociale… ne lui disaient absolument rien.

Mais une fois rencontré Celui qui est la Lumière du monde, tout allait changer. Celui-ci commençait par lui rendre la vue ; et cela lui permettait de voir les personnes et le monde qui l'entoure. Et l’intéressant dans tout cela, c’est que dans un premier temps, l'homme guéri parlait de « l'homme qu'on appelle Jésus » ; ensuite il voit en Lui un prophète ; puis quand il se trouve devant Lui, il se prosterne en disant : « Je crois, Seigneur ! » Voilà pourquoi le texte de ce 4e Dimanche de Carême  raconte beaucoup plus qu’un miracle. En effet, Jésus ouvre deux fois  les yeux de cet homme: dans un premier temps, ceux de sa tête ; et dans un second temps, ceux de sa foi.

Quant à saint Augustin, il y voit la portée baptismale de cette eau. En commentant, il écrit : « En lavant ses yeux dans la piscine de l'Envoyé (Siloé), il fut baptisé dans le Christ. » Et c’est exactement ce que fait pour nous le sacrement du Baptême. Il nous fait passer des ténèbres du péché à la lumière du Christ en nous ouvrant, par la foi, à la grâce de Dieu. Ce n’est pas sans raison que L'Église l’appelle « Illumination, car ce bain nous illumine l’esprit (saint Justin). Ayant reçu dans le Baptême le Verbe, "la lumière véritable qui illumine tout homme" (Jn 1,9), le baptisé est devenu fils de lumière, et "lumière" lui-même  (Eph 5, 8) » (CEC 1216).

Avant, le mot « voir » n’existait pas dans le dictionnaire de la vie de cet homme. Il ne pouvait reconnaître ses parents que grâce aux autres sens qui lui permettaient aussi de distinguer les objets les uns des autres. Il pouvait reconnaitre son entourage, mais très imparfaitement et très incomplètement ; car une dimension lui manquait : la vue. C’est de même pour la foi. C’est elle qui nous donne des ailes pour pouvoir voir au-delà de ce que nous connaissons par la raison. Elle nous ouvre à une nouvelle dimension, aux réalités spirituelles. La foi nous permet de reconnaître l’action de Dieu et son œuvre d’amour dans nos vies. Sans la foi, nous sommes aveugles. Pour le comprendre, il s’avère important de retourner au texte de l’Evangile.

Pour l’aveugle-né, tout s’est passé très simplement. Mais pour les personnes qui l’entourent, il est difficile d’accepter la vérité. Ses voisins et connaissances font preuve d’une curiosité méfiante. Ses parents ont peur de reconnaître publiquement le miracle devant les autorités. Les pharisiens, quant à eux, refusent obstinément de croire en la guérison. Cependant, plus ils s’acharnent, plus leur enquête montre l’évidence du miracle. À la fin, ils n’ont plus qu’une alternative, choisir la vérité ou le mensonge, la lumière ou les ténèbres.

La foi est ce don de Dieu ; l’on ne fait que la recevoir. Mais en même temps, elle implique une volonté de regarder le monde avec une vision surnaturelle. L’aveugle a dû aller à la piscine ; le Christ a voulu qu’il participe de façon active à sa propre guérison. Il est allé dans l’obscurité de sa cécité jusqu’à la piscine de Siloé pour y découvrir la lumière. Et oui, il a eu foi dans les paroles de Jésus, même s’il ne Le voyait pas encore. En fait, il voyait bien, car il ne voyait qu’avec son cœur (Antoine de Saint-Exupéry). Lui qui n’avait jamais rien vu, a fini par regarder face à face le Fis de Dieu, son Sauveur. La foi lui permettait de regarder la Lumière sans que Celle-ci lui éblouisse les yeux.

Vous et moi, rendons-nous toujours compte du passage du Christ dans notre vie ? Ne nous en fermons-nous pas tous nos yeux ? Quelle est notre attitude, lorsque nous voyons des changements, des conversions et des miracles autour de nous : ne les ignorons- nous pas ? Nous rendons-nous compte que, nous aussi, nous sommes aveugles et malvoyants comme les autres gens de l’Évangile?

Bien sûr que oui. C’est même la raison pour laquelle que, comme cet homme, nous sommes appelés à passer des ténèbres à la foi. Car cet aveugle-né, dont saint Jean ne cite pas le nom, est le symbole de toute humanité plongée dans les ténèbres ; mais qui, par le baptême, découvre la Lumière du Christ qui, en venant en ce monde, illumine tout homme et nous invite à améliorer notre façon de voir les choses : une nouvelle vision du monde, de la vie familiale, de notre relation avec les autres, de notre capacité d’aimer et de pardonner, de notre fragilité humaine, de la maladie et la mort ; bref, voir désormais  tout avec les yeux de Dieu.

Si le Seigneur nous propose une nouvelle vision de voir les choses, ce n’est que pour nous apporter la joie, la sérénité et la paix. Car jadis nous étions ténèbres mais à présent nous sommes lumière dans le Seigneur. Voilà pourquoi nous devons nous conduire en enfants de lumière; et le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité. (cf. Eph 5,8-9). Oui toi en particulier, c’est pour te procurer cette joie que le Seigneur t’appelle ici et maintenant, surtout en ce temps de grande inquiétude généralisée :

« Frangin-e, en ce 4e Dimanche du Carême, je ne te désire qu’une chose : te rencontrer, croiser ton regard. Je t’ai même déjà remarqué-e : tu t’assoies au bord du chemin de la vie, mendiant de la vie et de l’amour. Je suis en train de passer devant toi. Puisses-tu entendre Ma voix ?  Je voudrais te traiter comme j’ai traité l’aveugle-né. Je suis la Lumière du monde, et je voudrais ouvrir tes yeux ; ceux de ta tête comme ceux de ton cœur. Il y a trop longtemps que l’égoïsme t’aveugle ; il est temps que tu dégages de l’obscurité du péché pour enfin passer de la cécité à la lumière, de la vie stérile du monde à la vie féconde de la foi. Entends-tu Ma voix ? Ne ferme donc pas ton cœur !»

 

Chant de méditation :

Ouvre mes yeux Seigneur aux merveilles de Ton Amour

Je suis l’aveugle sur e chemin, guéris-moi, je veux te voir !

 

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