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31 octobre 2020

la Toussaint

Car le Royaume des Cieux est à eux… et ils verront Dieu (Matthieu 5,1-12)

La Toussaint

Nous célébrons, en ce 1er Novembre, la Toussaint qui est fondamentalement la fête de tous les saints, connus et inconnus, ceux qui ont marqué la grande histoire du salut, qui continuent de la porter, et qui sont pourtant restés enfouis, tel le sel dans la pâte. L’Église ne pourra jamais tous les connaitre, voilà pourquoi elle les célèbre en une seule célébration ; et, ce faisant, elle exprime de manière la plus parfaite la communion existant entre ses enfants.

Nous croyants, nous avons la certitude que la vie humaine ne se termine pas avec le tombeau ; ce n’est qu’un passage, et non un garage. Pour nous, toute vie humaine est appelée à contempler Dieu, à vivre avec Lui pour toujours. Voilà pourquoi, en cette solennité de la Toussaint, nous ne faisons que commémorer la Vie éternelle. Ce qui fait d’elle la fête de l’espérance.

Frères et sœurs, la première chose que nous ne devons jamais oublier, c’est que Dieu seul est Saint. La première lecture (Apocalypse 7.2-4,9-14) nous dit que c’est Lui qui marque et qui rassemble le peuple élu, « cette foule immense que personne ne pourrait compter, appartenant à toutes les nations, à tous les peuples et tous les clans, à toutes les langues, et qui se tiennent face au trône et à l’Agneau, vêtus de blanc, avec des palmes à la main… Ils viennent de la grande persécution. Ils ont lavé leurs vêtements et les ont blanchis dans le sang de l’Agneau.» À eux, le Seigneur offre le véritable bonheur.

Ce sont tous ces hommes et ces femmes que nous appelons les saints, « cette vraie nuée de témoins qui nous entoure » (He 12,1). Ils étaient des gens comme nous. Ils ont connu comme nous les limites de la nature humaine ; mais ils se sont livrés tout entiers, avec leurs qualités, leurs défauts et leurs passions au dynamisme de Dieu et à son amour passionné. Ils ont obtenu la récompense de leur amour et de leur fidélité. Ce qui nous pousse à rappeler que Dieu seul fait les saints. Quant à l’Eglise, elle ne fait que présenter des modèles ; du moins ceux qu’elle a connus : Notre-Dame, St Jean-Baptiste, St Joseph, Sts Pierre et Paul, St Polycarpe de Smyrne, Ste Thérèse de Jésus, St Léon, St Pie X, St Jean-Paul II, etc.

En cette solennité, nous ne disons pas merci au Seigneur seulement pour ceux qui sont canonisés, mais aussi pour tous ceux qui n’ont pas eu la chance de passer sous le radar de l’Eglise, et pourtant qui s’étaient conformés aux exigences évangéliques. Et ce faisant, nous ne faisons que poser un acte de foi et d’espérance qui concerne notre propre existence, en affirmant que la sainteté de Dieu construit celle de son peuple à qui Il donne les moyens de devenir saints pourvu que, librement, il se laisse conduire sur les chemins de l’amour et ne s’approprie pas la capacité d’atteindre la perfection sans Son secours.

Baptisés, nous sommes appelés à être des saints. Il nous a été révélé que nous avons vocation à la sainteté, à être saints, comme Dieu est Saint (Lv 19,2). Donc, la sainteté n’est pas un luxe réservé à un petit groupe, mais à toute l’humanité. C’est même notre vocation première. Le problème c’est que, trop souvent, nous parlons bien mal de la sainteté; nous nous en faisons une fausse image. Mais, qu’est-ce donc être saint?

Le passage du livre des Prêtres que nous venons de citer nous en donne la réponse : « être saint, c’est être comme Dieu ». Or Dieu est amour. Il est don. Il Se donne tout entier, ne gardant rien pour Lui. Toute la Sainteté, tout l’amour qu’Il est, Il le donne. Être saint, c’est donc accueillir Dieu qui Se donne, en mettant de l’amour dans toute sa vie ; c’est donner sa vie totalement pour le service des autres. C’est accueillir le vrai bonheur dont Jésus nous offre en don.  

Et pourtant, lorsque nous entendons Jésus nous exprimer les termes de cette offre, nous sommes comme choqués. Oui, quand nous entendons Jésus proclamer heureux et bénis, celles et ceux qui vivent les exigences de l’Évangile et qui en supportent les conséquences difficiles, nous sommes plus encore étonnés ; car pour nous, le bonheur consiste à ne pas souffrir, à voir nos désirs satisfaits et à ne rencontrer aucune adversité. Ces choses-là sont pour nous le contraire du bonheur. Mais en cette solennité de la Toussaint, Jésus nous rappelle que le bonheur, qui est pour Lui synonyme de sainteté, a un prix : supporter les conflits, l’hostilité, les persécutions, les insultes et les calomnies ; cependant, il faut que ce soit à cause de Lui, tel qu’exprimé dans les Béatitudes (Mt 5,1-11).

Par ailleurs, bien que les verbes soient utilisés au futur, les paroles des Béatitudes, que la liturgie soumet à notre méditation, ne sont pourtant pas des promesses pour demain, mais une invitation pour aujourd’hui. Une invitation à vivre et à grandir dans la sainteté de tous les jours, par la douceur, la simplicité, la miséricorde, la compassion, l’empathie, la pureté de cœur, la promotion pour la paix, la lutte pour la justice... une invitation qui ne cherche pas d’abord le degré d’adhésion à une foi ou à une croyance, le degré de pratique d’une religion ou d’une morale, mais qui s’adresse à tous les hommes, quels qu’ils soient. Nous pouvons constater qu’elle est faite de paroles universelles qui rejoignent chacun de nous dans ce que nous avons de plus beau à partager et à vivre. Qui d’entre-nous ne recherche pas la douceur, la pureté du cœur, la paix et la justice ?

Les Saints, en l’honneur de qui nous sommes en action de grâces, sont tous ceux qui ont entendu cette invitation de Jésus et ont cherché à répondre généreusement, non pas dans les grandes entreprises, mais dans les petites choses. Nous aussi, nous sommes invités à donner une réponse à cette même invitation que le Seigneur nous lance en cet instant même, consistant à r-entrer dans l’espérance, à découvrir qu’il y a quelque chose de plus grand qu’une simple réalité humaine, matérielle, tangible et économique qui se joue dans notre vie ; « une espérance qui, loin de nous désengager des réalités de ce monde, nous pousse à l’action, parce que nous croyons que notre vie et nos actes retentissent dans l’Eternité, parce que nous croyons aussi qu’il faut améliorer ce monde, le rendre meilleur, et donner aux générations à venir un monde plus juste et fraternel. Oui, l’espérance en la Vie éternelle nous permet aussi de prendre conscience que chacun de nos actes, d’une manière ou d’une autre, retentissent dans l’Eternité. (Benoît XVI).  Voilà ce que c’est la sainteté.

Frères et sœurs, par le péché, nous sommes devenus des monstres. Mais nous sommes nés de Dieu, et Il n’a de cesse de nous laver et de nous revêtir de la robe de sainteté. Alors, en union avec la foule immense de tous les saints du ciel et avec tous les chrétiens du monde entier, chantons notre action de grâce au Seigneur. Demandons-Lui qu’Il nous donne force et courage pour faire de notre vie une marche vers Lui et son Royaume qu’Il a préparé pour tous ceux et celles qui acceptent de Le suivre. Ce n’est que pour ça qu’Il vous appelle ; si vous entendez Sa voix, ne fermez pas votre cœur.

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