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19 juillet 2017

La foi : un mystère à comprendre, à vivre et à communiquer

La Lumiere de la Parole

D

ans un monde globalisé où la science et la technique veulent s’ériger en maîtresses, où la moralité semblerait perdre sa place, la foi chrétienne d’aujourd’hui est menacée et devient une  problématique. Cette menace ne signifie pas que la foi est en train de perdre son caractère mystérieux car la faculté interne de croire ne sera jamais en péril puisqu’elle reste et demeure la joie de nos vies. Cependant, ce danger de croire peut être dû « parce que la foi n’a pas toujours trouvé son langage dans la culture moderne » ou tout simplement parce qu’on ne lui a pas donné la vraie possibilité de réaliser dans la vie pratique ce qu’elle est réellement. Dans l’idée d’aider les chrétiens, plus particulièrement ceux de notre Eglise à redécouvrir la profondeur inépuisable du mystère de leur foi, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II et aussi du vingtième anniversaire de la publication du catéchisme de l’Eglise catholique dans lesquels se trouvent la doctrine de la foi catholique, le Pape Benoît XVI a promulgué une année de la foi. En effet, encore aujourd’hui, la redécouverte d’une foi authentique sera difficile, si chaque chrétien de manière individuelle et collective ne cherche pas d’abord à comprendre sa foi, la vivre, la communiquer afin que nos peuples aient la vie en Jésus-Christ qui s’est incarné pour le salut de l’humanité.

 

  La foi révèle un mystère qu’on ne finira jamais de comprendre. Et c’est ce que nous proclamons dans chaque Célébration eucharistique : « Il est grand le mystère de la foi. Sa se yon mèvèy nou pa ka fin konprann, men nou kwè l». Ainsi, notre incompréhension par devant le mystère de la foi ne traduit pas pour autant son irrationalité. Et c’est dans le but de parler de la compréhension de cette foi que Saint Anselme disait : « Fides quaerens intellectum » c’est- à- dire une foi qui cherche à comprendre pour mieux expliquer les données de la Révélation, pour ne pas dire tout ce qu’elle admet pour vérité. Donc, ce besoin de comprendre est nécessaire et même indispensable pour que la théologie soit réellement considérée comme science de la Révélation. D’où la raison pour laquelle la foi des chrétiens du XXIe siècle ne doit pas être aveugle ; ils doivent connaitre la source, le fondement, la raison d’être de leur foi et en être conscients afin de mieux la vivre pour la communiquer aux autres.

  La foi, en dépit de son caractère mystérieux, doit sortir de son abstraction pour s’incarner dans le quotidien de notre existence. Aujourd’hui, pour contrecarrer cette crise de foi à laquelle le monde est en train de faire face, nous avons besoin des témoins de foi c’est- à- dire des chrétiens qui ne se contentent pas non seulement de dire qu’ils ont la foi,mais aussi et surtout la témoigner dans le quotidien de leur vie (cf. Jc2, 14-17). Nous avons hérité des Apôtres une foi vivante, nous devons la garder toujours vivante partout où nous sommes, quel que soit le siècle dans lequel nous vivons. Et comme dit l’autre en tant que manière de vivre, «  la foi d’aujourd’hui doit s’originer dans la vie concrète et s’épanouir dans la prière. » Il n’y a pas de cloison étanche entre la foi et la charité et comme dit le Pape Benoît XVI dans Porta Fidei aux numéros 6 et 7: « la foi opérant dans la charité devient un nouveau critère d’intelligence et d’action qui change toute la vie de l’homme.  La foi grandit quand elle est vécue et quand elle est communiquée comme expérience de grâce et de joie. »

  Au bout du compte, si la foi est comprise avec le cœur et non d’abord avec l’intelligence comme dit l’autre «  un partage du trésor des vérités divines à l’intelligence humaine », si elle est vécue en prenant chair comme le Christ dans notre réalité quotidienne, nous pourrons donc affirmer à l’instar de Paul : « ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi (Ga 2,20) » et à ce moment le chretien sera en mesure de porter du fruit dans la charité ( cf. Jc 2, 26) ; Donc considérant ces deux prémisses, le chrétien ne peut ne pas communiquer sa foi. La communication de la foi trouve sa source même dans la mission que Jésus confiait à ses disciples et à l’Eglise universelle dite catholique lorsqu’Il déclare : «  Allez dans le monde entier, proclamez l’Evangile à toute la création » (Mt 28, 19 ; Mc16, 15). La foi est née non de la logique humaine mais de la prédication, faite sur l’odre du Christ(cf. Rm10,17).

Etre disciple pour Benoit XVI, c’est être missionnaire car ils sont comme les deux faces d’une même médaille : « Le disciple, dit-il, basé ainsi sur le roc de la Parole de Dieu, se sent poussé à apporter la Bonne Nouvelle du salut à ses frères. Etre disciple et missionnaire sont comme les deux faces d’une meme medaille : quand le disciple est amoureux du Christ, il ne peut pas ne pas annoncer au monde que Lui seul nous sauve (voir Ac 4,12). En effet, le disciple sait que sans le Christ, il n’y a pas de lumiere, il n’y a pas d’espoir, il n’y a pas d’amour, il n’y a pas de futur[1] »

 

Cela nous fait comprendre qu’on ne peut pas prétendre avoir la foi si la faculté interne qui nous habite n’est pas objet de communication. La foi doit être communiquée car « elle est un aveu public confié comme tel à l’Eglise. » Croire, nous dit le Pape Benoît XVI n’est pas une affaire  privée et tout chrétien partageant ce bonheur de croire doit être rempli du désir de participer à la mission de faire étendre la foi dans le monde. Mais selon le canon 322sv du code de droit canonique de 1987, « la mission de répandre la foi  incombe en premier lieu à la hiérarchie ecclésiastique. Le Pape et les Evêques sont d’abord docteurs de la foi, chargés d’en diriger et d’en contrôler l’annonce. ». Toutefois cela n’empêche pas que chaque chrétien contribue à cette œuvre de par sa prière, par le rayonnement de sa charité et par le témoignage de sa parole.

 

Bonne mission !

 

Bibliographie

1. AA.VV, Notre Foi, Beauchesne, Paris, 1967

2. BENOIT XVI, La porte de la foi (Motu Proprio), Parole et Silence, Vaticane, 2011.

3. BERTHIER René, La foi quotidienne, Fleurus, Paris, 1970

4. HÄRING Bernard, La loi du Christ, Desclée, Tournai (Belg), 1954.

5. RAHNER Karl, Vivre et croire aujourd’hui, Desclée de Brouwer, Paris,1967

 

 

Jangill MAIMÉ,

Décembre 2012

Théo II



[1] 5ème Conference des Eveques Latino-Americains et des Caraibes (CELAM), 146

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