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24 janvier 2018

Message du père Emmanuel Fénélus aux Mejistes du diocèse de Fort-Liberté

«Le Méjiste : œuvre d’art de Dieu comme saint Paul, cadeau pour le monde »

MEJ

 

Fête de la Conversion de saint Paul, patron des Méjistes

Jeudi 25-01-2018

 

 

Révérend (s) Père (s),

Révérendes Sœurs,

Chers frères,

Très chers Méjistes,

 

C’est pour moi un motif de grande joie de pouvoir m’adresser à vous à l’occasion de la fête de la Conversion de saint Paul, notre patron. Le souvenir du lancement de l’année MEJ à la paroisse Christ-Roi de Ouanaminthe, le samedi 18 novembre dernier, reste très présent à mon esprit. Ce fut un temps de grâce exceptionnel au cours duquel Dieu a béni et renouvelé les grâces qu’il a déposées aux Méjistes venus de tous les horizons du diocèse. Je rends grâce à Dieu pour tout ce qu’il a fait naître lors de cette journée.

Cette année, le thème général que nous retenons «  Mejis, reveye w, angaje w, pran rèskonsabilite w ! » est une inspiration du Commandement testamentaire clôturant l’Évangile de saint Marc et que la liturgie soumet à notre méditation en ce jour de la fête de la conversion de notre saint Patron. S’adressant aux onze apôtres, Jésus dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16,15-18).

Mais si nous remontons à la 1re lecture (Actes 22.3–16 ou Actes 9.1–22), nous lirons la conversion de Paul qui devient « l’instrument que Dieu a choisi pour faire parvenir son nom auprès des nations, des rois et des fils d’Israël ». Pourtant Paul n’était pas là au moment où Jésus envoyait ses apôtres en mission. En manifestant cette tradition apostolique, la liturgie d’aujourd’hui nous invite à contempler le visage de tous les baptisés en général et celui de chaque Méjiste en particulier. Le Méjiste est un missionnaire mais non pas de sa propre initiative. C’est le Seigneur qui l’appelle, le façonne, et le donne en cadeau, comme un sacrement, c’est-à-dire comme le signe de la présence de Dieu offert au monde.

En ce jour de la fête de notre modèle, je vous invite à regarder son visage qui devrait être aussi le vôtre, le sien de chacun de nous : Un missionnaire qui a entendu l’appel du Seigneur, qui venait à lui, marchait avec lui et allait partout où il l’envoyait ; il se fait le serviteur de tous sans se faire servir et qui a fait la volonté du Seigneur aux dépens des siennes.

En effet, comme je l’ai écrit dans le petit document publié en cette même fête de l’an dernier, saint Paul se présente pour tout chrétien, et en particulier pour tout jeune du MEJ, comme l'apôtre et l'éducateur par excellence. Il a été saisi par le Christ et c'est désormais Lui qui le fait vivre : « Pour moi, vivre c'est le Christ » (Ph 1,21). S'il continue à ressentir sa propre faiblesse, Saint Paul puise pourtant sa force en Jésus-Christ : « Sa puissance se révèle dans ma faiblesse » (2Co 12,9). C'est à ce titre qu'il est un modèle à imiter et à suivre: « Montrez-vous mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Jésus-Christ » (1Co 11,1).

La connaissance du Christ exige le témoignage : « Malheur à moi si je n'annonce pas l'Evangile" dit Saint Paul à la communauté de Corinthe (1Co 9,18). A sa suite, nous sommes appelés, aujourd'hui encore, à nous engager et à témoigner de ce que nous avons vu et entendu. Même si nous savons que nous ne sommes pas encore parvenus au but, même si le doute nous assaillit parfois et que le courage nous manque, nous ne renonçons pas pour autant à suivre le chemin du Christ. Là-dessus encore, Saint Paul nous déclare: "Certes, je ne suis pas encore arrivé au but, ni déjà devenu parfait; mais je poursuis ma course pour tâcher de saisir, ayant été saisi moi-même par le Christ Jésus » (Ph 3,12).

En définitive, c'est notre vie toute entière que nous sommes appelés à offrir au Christ: « Je vous exhorte mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint » (Rom 12,1). La prière MEJ est très marquée par la spiritualité de l'apôtre Paul. En effet, la prière MEJ est une prière d'offrande pour être, comme saint Paul et à la suite du Christ, témoin et apôtre. Mais, en vue de quoi ?

C’est en tout premier lieu parce que c’est L'urgence de Dieu inscrite en tous. Unis intimement au Christ et sous la mouvance de l'Esprit Saint, il veut que nous prenions à cœur ses intérêts comme notre propre affaire (cf. Ph 2,5). Une affaire qui consiste à témoigner ; car, quand on aime quelqu’un, on a envie d’en parler, de le faire connaître. 

Dans l’Evangile il est beaucoup question d’annonce, de témoignage. Le premier témoin, c’est le Christ lui-même ; par deux fois le livre de l’Apocalypse l’appellera : « Le Témoin fidèle ». Mais, dès le matin de sa vie publique, il associa d’abord les Douze ; un peu plus tard, les Soixante-douze et par l’événement pascal, il en associe tous les baptisés. Il s’en est remis totalement à nous pour se rendre présent au monde. Cela s’ensuit qu’il n’a pas d’autre visibilité que celle que nous en manifestons. Et c’est là l’urgence et la grandeur de la mission que le Christ nous confie aujourd’hui au sein d’une société ambivalente, sécularisée, devenue quasiment ignorante de la religion chrétienne où pourtant nous sommes envoyés comme témoins du  Christ.

Etre témoins du Christ dans le monde aujourd’hui nécessite au moins trois conditions

1)      La fierté qui n’est ni l’orgueil ni un sentiment de suffisance ou de supériorité, mais la joie de témoigner de ce qui est beau, de ce qui est grand, de ce qui nous émerveille de ce qui nous a été donné gratuitement. Vous n’avez donc pas à rougir de votre foi (2 Tim. 1, 6-8). A la suite de saint Paul, vous devez vous devez vous sentir fiers d’appartenir au Christ (2 Cor 10 -11) et de l’espérance que vous portez en vous (He 3, 6).

b)     La confiance qui vous rappellera que vous n’êtes pas livrés à vos seules forces dans la mission que le Seigneur vous confie mais que vous êtes soutenus par la force de son Esprit. Souvenez-vous de l’incessante invitation du Christ aux siens : « N’ayez pas peur, ne craignez pas » ; « Le Père sait ce dont vous avez besoin. Il ne vous abandonnera pas. Il ne vous laissera pas tomber ».

c)      Le courage de témoigner en paroles et en actes. Le témoin du Christ n’est pas surpris de l’affrontement. Il est le disciple d’un Crucifié. Il ne se décourage pas et ne baisse pas les bras. Il affronte la difficulté. Il fait face avec assurance et courage car il sait qu’il chemine sur cette terre entre les persécutions du monde et la consolation de Dieu. Il sait qu’il est aussi précédé et accompagné par cette foule immense de témoins, ceux dont parle le chapitre 11 de l’Epître aux Hébreux. Est-ce pourquoi il a toujours le courage de dire avec saint Paul : « mes souffrances pour vous sont ma joie ; je complète dans ma chair ce qui manque encore aux épreuves du Christ pour son corps qui est l’Église. » (Col 1,24) ; « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2Co 12,10)

 

Mes frères, vous n’avez rien inventé ! Mes sœurs, vous n’avez rien inventé ! C’était les premiers appelés, les Douze, qui déjà formaient une équipe avec Jésus comme animateur,  comme J.K. Ainsi :

Soyez donc ce que vous vous êtes appelés : Témoins du Christ !

Réalisez ce que vous vous proposez : Servir les frères !

Accomplissez ce pour quoi vous vivez : Semer l’amitié !

Allez porter ce à quoi vous vous dédiez : la joie !

 

Oui, vous ne pouvez pas garder pour vous la joie d’être témoins du Christ: pour qu’elle puisse demeurer en vous, vous devez la transmettre. Et vous ne serez pas heureux si les autres ne le sont pas : la joie doit donc être partagée. Allez dire aux autres jeunes votre joie d’avoir trouvé ce trésor qui est Jésus lui-même et de qui vous êtes témoins. C’est saint Jean qui affirme : « Ce que nous avons vu et entendu nous vous l'annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous [...] Tout ceci nous vous l'écrivons pour que notre joie soit complète » (1 Jn 1, 3-4).

Que la Vierge Marie vous accompagne sur ce chemin. Qu’elle vous introduise à la liberté de vous laisser toucher par Dieu qui la modèle et modèle saint Paul en vous ; ainsi, vous serez prêts d’accepter joyeusement la façon dont il vous travaille pour vous donner en cadeau au monde.

 

De Fort-Liberté, le 25-01-2018

Fête de la Conversion de saint Paul

Emmanuel FÉNÉLUS, Aumônier diocésain

 

 

 

 

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