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1 mai 2021

La gloire de Dieu c’est notre fructification

5e Dimanche de Pâques B – Jean 15,1-8

 

La Vigne

Beaucoup de baptisés se sont malheureusement persuadés qu’être chrétien c’est s’adhérer une fois pour toutes. Ceux-là ne sont que des pratiquants rituels. Ils pensent qu’il leur aurait suffi de se conformer aux commandements de l’Eglise. A côté d’eux, il y a une autre catégorie qu’on pourrait appeler les moralisants. Un peu comme les premiers, ils pensent qu’être chrétien c’est être prêt à obéir à une code de lois, soit par habitude, soit par crainte, mais jamais par amour. Ils savent très bien comment distinguer les péchés véniels des mortels qu’ils évitent. Et si toute fois ils tombent dans l’un ou l’autre, ils savent qu’une bonne confession leur permettrait de recommencer une nouvelle vie. Mais quelle vie ?

 Dans l’Evangile de ce 5e Dimanche de Pâques B, le Christ nous invite à nous rendre compte qu’être Chrétien requiert un peu plus que ça. Etre chrétien c’est être dynamique et progressif ; il faut porter du fruit. Tant de fois l’Evangile – comme celui du figuier stérile, du semeur, de la moutarde, du levain dans la pâte, etc. – nous le rappelle. Mais en cette occasion, Jésus non seulement nous le redit, mais aussi Il nous dit clairement que le seul vrai disciple qui sait glorifier son Père est celui qui porte du fruit. Et ce fruit, comment le porter ?

 Du fruit, nous n’en portons que lorsque nous demeurons dans l’amour du Christ, c’est-à-dire en communion avec Lui ; non pas une communion théorique, mais celle qui est appelée à s’inscrire dans la glaise du réel, et cela à trois niveaux : ecclésial, communautaire et personnel.

 Dans son homélie du 22 septembre 2011, le Pape Benoît XVI a expliqué la nécessité de la communion ecclésiale. Il a dit, et je cite : « Demeurer dans le Christ signifie demeurer aussi dans l’Église. La communauté entière des croyants est solidement unie dans le Christ, la Vigne. Dans le Christ, tous nous sommes unis ensemble. Dans cette communauté Il nous soutient et, en même temps, tous les membres se soutiennent mutuellement. Nous résistons ensemble aux tempêtes et nous protégeons les uns les autres. Nous ne croyons pas seuls, nous croyons avec toute l’Église de tout lieu et de tout temps, avec l’Église qui est au ciel et sur la terre. »  La communion ecclésiale constitue la condition pour que le Christ soit présent au milieu de nous : « Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux. » D’un autre côté, comme l’écrivaient les premiers chrétiens: « Il ne peut avoir Dieu pour Père, celui qui n’a pas l’Église pour Mère.»

 Demeurer en Jésus revient aussi à être un protagoniste de la communion fraternelle. Autrement dit, nous n’accueillons le Christ que lorsque nous voyons dans l’autre un frère, une sœur dont on sert dans la simplicité et la charité, toujours prêts à leur pardonner et les exhorter à se libérer de leurs orgueils, leurs égoïsmes, leur superficialité, leur attitude insupportable. Demeurer en Jésus, c’est lorsque, pour faire bref, nous faisons de nos communautés l’auberge du Bon Samaritain, toujours prêtes à accueillir ceux qui sont blessés, tombés par les aléas du temps et qui sont laissés pour compte aux bords de la route de la vie.

 Quant au 3e niveau, il se veut personnel. Il s’agit d’un cœur-à-cœur, un rapport, une intimité personnelle avec le Seigneur. Toutefois, cette intimité n’est pas pour un moment ; cela doit durer, c’est comme a dit St. Pierre sur le Thabor : « Il est bon que nous demeurons ici ! » ; et plus loin : « A qui irions-nous ? » Dans son ouvrage « J’ai trouvé Dieu », Ste Élisabeth de la Trinité nous en dit plus :

 « ‘Demeurez en moi.’ C'est le Verbe de Dieu qui donne cet ordre, qui exprime cette volonté. Demeurez en moi, non pas pour quelques instants, quelques heures qui doivent passer, mais ‘demeurez...’ d’une façon permanente, habituelle. Demeurez en moi, priez en moi, adorez en moi, aimez en moi, souffrez en moi, travaillez, agissez en moi. Demeurez en moi pour vous présenter à toute personne ou à toute chose, pénétrez toujours plus avant en cette profondeur. C'est bien là vraiment la ‘solitude où Dieu veut attirer l'âme pour lui parler’, comme le chantait le prophète (cf. Os 2,14).

 « Laissons-nous [donc] glisser sur cette pente dans une confiance toute pleine d'amour… [car c’est] là que nous trouverons la force de mourir à nous-mêmes et que, perdant notre propre trace, nous serons changés [et produiront des fruits d’amour, de paix et de justice] », et le Père trouvera Sa glorification en nous.

 Bon Dimanche !

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