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26 décembre 2020

Dimanche la Sainte Famille

La présentation au Temple

Luc 2. 22-40

Vers une redécouverte de la famille…

 

La Presentation de Jesus au Temple

Chers amis, nous célébrons, en ce premier Dimanche après Noël, une merveille. Dieu propose à notre admiration la sainte Famille de Nazareth comme modèle pour toutes les familles de la terre. Cette Famille, avec un Enfant unique, est en effet la Famille la plus sainte que la terre ait jamais portée. En réalité, il n’a jamais eu sur terre d’amour plus beau que celui de Joseph et de Marie dont Jésus est le jalon. En cette fête, le Seigneur veut nous rappeler que ce n’est pas le nombre d’enfants qui compte; l’important devant Lui c’est la qualité de l’amour qui unit deux êtres et qui engendre les enfants. Car de même qu’il peut exister des enfants engendrés sans amour, il peut exister d’amours parfaites qui n’engendrent pas d’enfant. Or la naissance d’un enfant est toujours porteuse de joie. C’est autour de cette vérité péremptoire que s’articule toute la liturgie de cette fête : la naissance de deux enfants, Isaac et Jésus, qui sont silencieux, tout petits, mais qui pourtant se retrouvent au centre des espérances, des souffrances et des joies de trois couples. Est-ce pourquoi en cette fête de la sainte Famille, il s’avère très important à ce que chacun s’examine sur la qualité de son amour envers sa femme, envers son mari, envers ses enfants, envers ses parents…

À travers Sa parole, le Seigneur S’adresse à chacun de nous certes, mais chacun de nous en tant que membre d’une famille et nous exhorte à fixer nos regards sur la sainte Famille. Et à force de regarder avec minutie les textes que la liturgie soumet à notre méditation, vite nous nous rendons compte que cette Famille n’était pas étrangère aux nôtres dans leur réalité. Car c’était une famille ordinaire qui a connu des heures joyeuses comme des moments difficiles.

La sainte Famille de Nazareth, il faut le redire, n’a pas vécu que dans la joie. Pourtant, ça n’a pas empêché à Marie et Joseph d’être de bons parents, d’excellents éducateurs. C’est au sein de cette Famille que le Fils de Dieu S’est formé. Dieu-fait-Homme, c’est là qu’Il a appris à être honnête, poli, respectueux, sincère; saint Luc dit « Il leur était soumis et grandissait en âge et en sagesse » (Luc 2,51-52). C’est là qu’il a appris les premières notions de la vie religieuse et sociale : l’amour, la prière, la foi, l’esprit de service, la justice, le civisme, l’amour du travail; si bien qu’Il sera connu comme « le fils du charpentier » et Il le restera toujours.

En cette fête, le Seigneur nous parle. Il nous dit combien il est nécessaire aux familles de faire régner la communion en leur sein, puisque Lui, le Dieu-Trinité donc Famille, est leur modèle. Il nous dit que quand Il a pris chair, Il n’a pas pris seulement notre corps, mais aussi notre intelligence, notre volonté, notre sensibilité ; bref, Il nous a assumés tout entier. Il aurait pu venir en homme adulte, comme une foudre, ainsi Il n’aurait pas besoin d’une maman, d’un papa. Mais non, Il S’est confié à une famille, et une famille modeste ; Il a voulu y vivre. Il a choisi de prendre le même itinéraire que Ses créatures « pour les sauver non pas comme un étranger mais comme un Frère » (Père René Laurentin) ; et cela, pour nous inviter à prendre conscience de l’importance de la famille au cœur de qui Il est sans cesse présent dans leurs décisions comme leurs épreuves.

Malheureusement aujourd’hui, la famille, palestres des valeurs humaines (Benoit XVI, Aparecida), passe souvent au second rang... Elle est le foyer dans lequel la vie humaine nait et se reçoit généreusement et avec responsabilité, irremplaçable pour la sérénité personnelle et pour l’éducation des enfants. (Benoit VXI, Aparecida). Elle est également la première communauté ecclésiale où l’Evangile doit être transmis, le lieu où, n’ayant quun seul cœur et une seule âme (Ac 4,32), tous les membres évangélisent et sont évangélisés (Paul VI). Et pourtant, c’est malheureusement aux hommes de lois, aux systèmes scolaires, aux medias qu’il revient de contrôler la croissance des jeunes... Il n’y a pas beaucoup de place pour la famille dans les programmes politiques. Les conséquences sont un spectacle à une montée du divorce et la croissance exponentielle d’autres offenses à la dignité de la famille, - composée d’un homme, d’une femme et/ou des enfants – auquel nous assistons avec une tristesse intestine. Sophocle disait : « Ce qui est bon pour la famille est bon pour l’État »; mais hélas nous l’oublions. Nous oublions que la société vaut ce que valent les familles qui la composent. Nous oublions que notre façon d’être, de penser, d’agir, d’aimer et d’évaluer  les personnes et les situations, nous vient en grande partie de nos parents. Nous oublions aussi que nous avons grandi, pris des forces, et développé une certaine sagesse au sein de notre famille… alors que faire?

Pour y remédier, nous n’avons qu’à nous modeler sur la Famille de Nazareth afin de redonner de l’importance à nos contacts familiaux. Il faut la foi, qui a été le dénominateur commun des trois couples dont mentionne la liturgie de la Parole. Commentant la seconde lecture, le pape Benoît XVI, écrivait : «De la foi surgit une nouvelle confiance, une nouvelle assurance que seul Dieu peut donner. Si l’homme de foi s’appuie sur le Dieu de l’Amen, sur le Dieu fidèle (Cf. Is 65, 16), et devient ainsi lui-même assuré, nous pouvons ajouter que cette fermeté de la foi fait référence aussi à la cité que Dieu prépare pour l’homme. La foi révèle combien les liens entre les hommes peuvent être forts, quand Dieu se rend présent au milieu d’eux. Il ne s’agit pas seulement d’une fermeté intérieure, d’une conviction stable du croyant; la foi éclaire aussi les relations entre les hommes, parce qu’elle naît de l’amour et suit la dynamique de l’amour de Dieu. Le Dieu digne de confiance donne aux hommes une cité fiable. » (In Lumen Fidei, 50).

Oui, en ce temps de remise en question, pour répéter le Père Harold Durosier (Doyen du Grand Séminaire Notre-Dame d’Haïti), il est urgent de faire le point sur cette réalité en vue de purifier les consciences et remettre les pendules à l’heure. Il est juste et nécessaire de revisiter le dossier culturel pour faire et refaire connaissance avec cette institution que l’on a aimée et qu’on aime encore. Car il ne faut pas que les blessures profondes des uns et des autres, que certaines interprétations fallacieuses des résultats de la science et de la technique créent des blocages et des obstacles irréversibles et insurmontables qui défigurent la beauté de cette institution si vulnérable, cette source intarissable de joie et de vie pour ses membres et pour l’ensemble de la société.

Il est urgent de renouveler le regard sur le rapport de la famille à l’Etat, à la société, à l’Eglise et au monde. Ainsi, sera-t-elle connue pour ce qu’elle est intrinsèquement : une véritable richesse de grâces, un trésor qu’il faut protéger, développer pour le bénéfice de tous les êtres humains, dans sa version humaine et chrétienne et pour la promotion des valeurs comme le respect de la vie et de la vérité, la connaissance de Dieu, le goût de l’amour vrai et du sacrifice, la valeur du pardon et de la réconciliation, le respect de l’autre, le secret du vrai bonheur, le sens de la souffrance et de la solidarité, la capacité de vivre la convivialité, de s’étonner et d’espérer.

Au final, puissions-nous bénir le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus le Christ (Ephésiens 1,3a), Source de toute famille au ciel et sur la terre, pour avoir inventé dans le cœur de Joseph son amour pour Marie son épouse et pour avoir uni leur mutuelle tendresse dans le service du Christ Jésus. Et en ces derniers instants de l’année, profitons de ce moment pour Lui offrir nos familles de la terre :

-            celles qui ont réussi à bâtir un bel amour : que notre tendresse soit assez riche pour participer à la joie du monde, pour partager aussi sa peine…

-            celles qui ont échoué dans leur amour et qui ont décidé de se séparer : que notre présence apaise leur douleur, qu’elle accompagne aussi la souffrance des enfants.

-            celles qui n’avaient rêvé que de bonheur mais leur enfant anormal dans son corps ou ingrat et révolté dans son cœur fait chaque jour leur angoisse : que notre amitié partage leur détresse.

-            Nous lui présentons aussi ceux qui vivent sans famille, ceux qu’il a appelés au service du Royaume : que sa tendresse soit leur famille, qu’elle les accompagne chaque jour.

 Puisse-t-Il être présent au cœur de chacune d’elles, comme il le fit au cœur de la famille de Nazareth, et faire de l’amour au sein d’elles  un chemin vers son Royaume où, tous ensemble, nous formerons la famille de tous ceux qui l’aiment et le bénissent, par son Fils Jésus, dans la joie de l’Esprit-Saint ! Amen…

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