Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ad Iesum per hominem.-
Pages
Archives
12 décembre 2020

Gaudete, Gaudete : Christus Est Natus Ex Maria !

Gaudete

3e Dimanche de l’Avent B

Jean 1,6–8.19–28

 

Sœurs et frères bien-aimés, en ce 3e Dimanche de l’Avent-B, tous les textes de la liturgie de la Parole se sont accointés pour nous inviter à la joie. L’Eglise, qui n’est pas un refuge pour personnes tristes mais la maison de la joie, amplifie cette invitation en remplaçant la couleur violette de la pénitence par le rose discret de l’allégresse. Oui, la joie ! Gaudete ! Tous les textes en parlent : «Ma joie est toute en Yahvé qui m’a mis l’âme en fête … » (1re lecture / Isaïe 61.1-11) « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur » (Cantique du Magnificat / Luc 1, 46…54). « Soyez toujours joyeux…», nous dit saint Paul dès le début de la 2e lecture (1Th 5,16-24). Quant à l’Evangile, il est en lui-même porteur de cette joie : euangélion, εὐαγγέλιον = Bonne Nouvelle.

Par ailleurs, tenant compte de la réalité du monde en général et de certains pays en particulier comme Haïti dont le dictionnaire ne se compose que des mots et expressions comme corruption, kidnapping, gang, misère, chômage, future incertaine, assassinat, l’enquête se poursuit, dilapidation des fonds publics, blanchiment, trucage électorale, émigration massivement forcée, fuite du sentiment patriotique… tant de nuages socio-politico-économiques qui n’arrentent pas d’assombrir le ciel de notre vie… Comment la liturgie ose-t-elle nous parler de joie ? N’est-elle pas en train de nous tourner en dérision? Qu’est-ce qui apporte cette joie ? D’où vient-elle ?

Le Seigneur vient pour épouser l’humanité; voilà l’excellente nouvelle qui met nos cœurs en joie. Toutefois, pour pouvoir jouir d’elle, il faut écouter la voix de l’Epoux. Il faut lier d’amitié avec Lui. En Jean (3,29), Jean-Baptiste dit : « l’ami de l’époux se tient près de Lui et fait ce qu’Il lui dit. Toute sa joie est d’entendre Sa voix. Voilà pourquoi il est pleinement heureux ». Et si dès le 3e Dimanche de l’Avent nous sommes invités à exulter de joie, c’est parce que, déjà, la préparation de Sa venue dans nos cœurs et dans nos relations avec les autres est elle-même porteuse de joie. Mais où se trouve le secret de cette joie ?

Dans la prière ! Oui, voilà son quartier général : « Soyez toujours joyeux, et ne vous lassez pas de prier » (St Paul). Ce secret se trouve également dans la découverte du Christ dans nos vies : la Lumière du monde qui éclaire nos situations les plus sombres. Oui, dans toutes nos situations, dans nos bonheurs comme dans nos malheurs, le Christ est présent ; Il est fidèle. Il nous accompagne sans jamais nous abandonner. Il arrive dès fois où nous Le cherchions là où Il n’est pas. Aussi, nous avons coutume de Le cherchons seulement dans le succès, la santé, la réussite professionnelle, l’amitié ou le bonheur de vivre ; il y est bien sûr ! Heureusement ! Il est là !

Toutefois, nous devrions savoir que nous ne pourrons pas accueillir la joie de Noël sans passer par une certaine expérience de pauvreté et même de renoncement, à la suite de Jean-Baptiste. À Bethléem, souvenons-nous, Dieu arrive comme un pauvre, désarmant et désarmé : il nous faut donc un cœur d'enfant pour nous réjouir avec Marie, Joseph et les bergers. Dans le quotidien de nos jours il n’y a que des heures heureuses. Il y a la maladie, l’échec familial, la pauvreté, les déceptions... Mais Dieu ne nous abandonne pas pourtant. Même au sein des épreuves, nous pouvons accueillir la joie parfaite et la paix puisque Dieu est là et que « rien de tout cela ne peut nous séparer de Son amour » (Rm 8,35-39).

Mais pour l’accueillir, nous avons besoin de faire quelque chose. Quelque chose de vraiment radical : préparer nos cœurs en soignant nos relations avec nos prochains. C’est justement de cela que Jean-Baptiste, et avant lui Isaïe, nous parlait lorsqu’il nous invitait à redresser nos chemins, éliminer tout ce qui, en nous, est tordu. En réalité, chacun de nous a quelque chose en nous qui n’est pas de Dieu et avec quoi nous devons divorcer. Oui, nous avons tous à nous convertir, éradiquer de notre vie tout ce qui est orgueil, paroles blessantes, accusations injustes, médisance, rancœurs, jalousie, calomnie... Et que faire de plus ?

A ce sujet, Jean n’impose aucune prouesse extraordinaire, mais deux choses fondamentales : Justice et partage. Cette imposition, nous disons-nous peut-être, ne nous concerne pas puisque nous ne sommes ni des publicains tricheurs, ni des incestueux comme Hérode, ni des soldats brutaux… Et pourtant, cette invitation est plus que jamais actuelle, car nous continuons à exiger plus que le prix fixé ; nous arrangeons le prix des factures de douane et des produits que nous revendons, celui de l’électricité; nous exigeons aux employés de nous payer du prix de leurs corps ; nous exigeons plus que le juste loyer ; nous sommes violents, corrompus et cupides ; nous profitons des situations pour jouer des coudes en faisant du marché-noir ; nous utilisons des fausses mesures ; nous écrasons les autres en douce ; nous déchirons le tissus fraternel de l’Eglise ; nous continuons à faire abus d’autorité ; nous détruisons notre propre pays à cause de notre avidité politique ; nous luttons pour les titres sans jamais être prêts à faire ce que requièrent les fonctions…

Mais la bonne nouvelle est que de même qu’il n’a pas demandé aux publicains, ni aux soldats de quitter ces emplois méprisés, Jean ne nous demande pas de nous démettre de nos fonctions, seulement de les exercer autrement ; avec justice. Car c’est simplement lorsque nous agissons avec justice, que nous pouvons être certains de notre dignité à recevoir le don de cette joie.

Chers amis, nous vivons dans un monde qui souffre de violence, de corruption, d’individualisme, d'injustice, d’indifférence, d'égoïsme, d’intolérance, du rejet des autres... Mais cela ne veut pas dire que Dieu ne nous aime plus. Il n’est pas du genre à « jeter le bébé avec l’eau sale » ; Il ne nous abandonne pas. D’ailleurs, Il nous aime tellement qu’Il nous a envoyé son Fils unique qui Se tient à jamais au milieu de nous pour nous faire don de Sa joie; même si le monde l’ignore et ne veut plus y croire. En ce Dimanche Gaudete, la Parole de Dieu nous rappelle que même au sein des épreuves, nous pouvons accueillir cette joie du Seigneur. Alors, dès maintenant, apprenons à la découvrir, accueillons-la et tâchons de l’apporter au monde afin que, l’ayant connue et accueillie, les hommes deviennent enfants de Dieu et, par conséquent, aient la vie que l’Emmanuel offre à tous. D’ailleurs c’est la raison pour laquelle que, par la bouche d’Isaïe, Paul, et Jean, Il nous appelle. Il veut nous faire danser de joie à l’instar de Notre-Dame. Entendons-nous Sa voix ? Ne fermons donc pas notre cœur !

Bonne préparation !

Publicité
Commentaires
ad Iesum per hominem.-
Publicité
Derniers commentaires
ad Iesum per hominem.-
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 547 147
Publicité