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28 novembre 2020

Dieu descend vers nous : veillons avec Celui que nous attendons

1er Dimanche de l’Avent B / Marc 13.33–37

 

Avent 1

Dieu, fais-nous revenir, que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés ! (Ps 80)

Tel est le cri de détresse d’Israël : un peuple humilié, dispersé, écrasé, désespéré. C’est sa supplication à son Berger, dans une époque où l’oppression battait son plein. Une situation qui était foncièrement semblable à celle que vit le peuple d’Haïti et tant d’autres peuples pour qui nous adressons à Dieu une intention de prière. Oui, c’est la voix d’Israël qui, au milieu de ses souffrances, a eu le courage de s’adresser à Celui qui resplendit au-dessus des Chérubins.

Frères et sœurs, au milieu de nos égarements, Dieu ne nous abandonne pas. C’était la conviction du peuple d’Israël. Il s’était persuadé que son Seigneur était là pour le secourir. Oui, Il a été et est là à toute heure. « JE SUIS » est Son nom. C’est ainsi qu’Il S’était révélé à Moise (Exode 3,14). Il suffit de le Lui demander avec patience et détermination, c'est-à-dire avec foi. Voilà l’ambiance dans laquelle nous met Isaïe, en ce premier Dimanche de l’Avent. Il nous invite à garder espoir, à ne pas entrer en tentation, particulièrement la somnolence spirituelle, donc à rester vigilants. C’est aussi la même invitation de Jésus dans l’Evangile. Pourquoi cette invitation ?

Liturgiquement, l’Avent est un temps de préparation à la grande fête de Noël. Mais économiquement, c’est une période de consommation effrénée ; il suffit de regarder dans les magasins pour s’en rendre compte : déjà, depuis plusieurs semaines, les commerçants commençaient à afficher leurs décorations et cadeaux. Par conséquent, à travers nos nombreuses occupations, nous risquons d’oublier l’aspect profondément chrétien qui nous interpelle et nous invite à créer un espace pour Dieu dans nos vies de tous les jours. Nous risquons de faire comme les gens de Bethléem qui avaient de place pour tout, sauf pour Marie, Joseph et l’Enfant (Luc 2, 7).

Constatant ce danger causé par l’attitude superficielle qui nous guette, le Christ nous compare aux gens qui vivaient au temps de Noé ; ceux-là qui, avant le déluge, mangeaient, buvaient, se mariaient... ceux qui ne s’étaient doutés de rien, jusqu’au déluge qui les avait tous engloutis; et, à travers ce temps de fort, Il nous donne une raison de vivre, d’aimer et d’espérer maintenant, en nous invitant à construire un monde meilleur, selon le désir de Dieu son Père.

Le temps de l’Avent, dans lequel nous entrons en ce Dimanche suivant le Christ-Roi, est justement ça : le temps de l’attente. Ce n'est pas «une attente vaine d'un dieu sans visage, mais une confiance concrète et certaine dans le retour de Celui qui nous a déjà rendu visite.» (Jean-Paul II) C’est un temps où la Mère-Eglise nous invite à rester éveillés pour ne pas rater notre rendez-vous avec son divin Epoux qui était venu, qui vient et qui reviendra dans Sa gloire. Si elle le fait, c’est parce que souvent, comme les dix vierges (32ème Dimanche A), nous avons trop souvent tendance à nous endormir.

Par ailleurs, ce sommeil dont nous parle l’Evangile n’a rien de physique. Cette nuit n'est pas celle des horloges. C’est plutôt celle de notre paresse, de la désespérance et de notre tiédeur spirituelle ; c'est celle d'un monde qui part à la dérive, celle de notre médiocrité spirituelle. Ce sommeil, c'est quand nous laissons l’indifférence faire écran à la solidarité ; quand nous laissons l’égoïsme emporter sur le partage ; c’est quand nous laissons l’épine de la violence étouffer la semence de l'amour. Ce sommeil, c’est le temps de la nuit spirituelle ; la même dans laquelle Judas se perdait (Jean 13,30) ; c’est celle des persécutions, celle de nos passions et des épreuves.

C'est de cette nuit, de ce sommeil que saint Paul, tout en utilisant un langage imagé pour parler de la vigilance, nous invite à nous arracher (Rom 13, 11). Quant au Christ, Il nous appelle avec insistance à rester éveillés. Toutefois, il ne faut pas penser que ce sommeil a quelque chose à voir avec l’assoupissement des sens. Non ! Il n’a rien à voir avec la lutte contre le sommeil physique, comme nous l’avions dit tantôt. Rester éveillé, c’est avoir l’attitude de l’épouse ; c’est pouvoir dire comme elle et avec elle : « Je dors mais mon cœur veille » (Cantique 5,2).

Rester éveillé, c’est attendre dans les difficultés. C’est garder l’espérance quand tout est noir, c’est balbutier sa prière quand les vents sont contraires. C’est recevoir de Dieu la grâce obscure de tenir bon, de rester debout lorsque tout paraît s’écrouler autour de nous. Rester éveillé, c’est vivre tout en persuadant que Dieu arrive chaque jour, mais toujours à l’improviste ! C’est se garder prêt pour l’imprévu de Ses visites. C’est rester sur ses gardes ; c’est, comme le conseillait Charles de Foucauld, «vivre chaque jour comme si tu allais mourir ce soir.» C’est ça le temps de l’Avent. Ce temps qui nous est donné pour réveiller notre attente, notre soif de Dieu.

Si dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus, à quatre reprises, nous exhorte à rester éveillés, c’est parce que c’est archi-important pour nous qui vivons dans monde qui somnole dans l'injustice, dans le désespoir, dans l'indifférence. Et pourtant, c'est dans ce monde-là que Dieu, comme Il a envoyé et les Prophètes, nous envoie pour être des messagers de l'espérance, pour être comme une maison aux fenêtres éclairées quand toutes les autres sont dans le noir, pour enfin devenir sentinelles de l’aube divine, par la prière, la foi persévérante et par la charité attentive.

Puisse le Berger d’Israël réveiller sa vaillance et venir nous sauver en illuminant nos yeux afin que nous ne dormions pas du sommeil des agents de la mort (Ps 13,4). Qu’il nous aide à devenir des sentinelles qui, tout en veillant sur notre humanité, savent Le bénir dans la nuit. Ainsi, nos regards resteront fixés vers Celui qui viendra faire fleurir la paix et la vie.

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