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19 septembre 2020

Sois juste, mais sois bon aussi !

Les ouvriers de la 11e heure

25e Dimanche TOA

Matthieu 20,1-16

Allez à ma vigne vous aussi…

 

L’homme post-moderne pense être le plus intelligent de toutes les générations précédentes du fait de ses multiples réalisations particulièrement technologiques. Mais pas tant que ça puisqu’il ne peut même réaliser combien il est aveugle ; si aveugle qu’il ne peut même voir combien ses semblables sont en train de perdre leur dignité du fait même de ne plus trouver la seule chose qui peut la leur procurer : le travail. Oui, le problème du manque de travail est l’une des plaies les plus profondes du temps présent. Nous allons faire économie des pays industrialisés, où bien avant le Covid-19 des millions de postes de travail ont déjà été supprimés, pour jeter un regard dans des pays comme Haïti…

Dans ces pays-là, ils sont innombrables, les professionnels qui sont là, attendant qu’on les embauche. Chaque année, on dénombre, sans compter ceux qui sont déjà « fè zèl »/dépaysés, des administrateurs, des plombiers, des infirmières, des électriciens, des médecins, des peintres, des agronomes, des avocats, des ingénieurs civils, des maçons, des ébénistes, des normaliens, des techniciens de labo, etc… ils sont tous restés là, parce que justement personne ne les embauche, par méchanceté et parce qu’ils sont des corrompus qui font tout pour compromettre l’avenir de toute une jeunesse…

Mais dans l’évangile de ce 25e Dimanche TOA, le Christ nous raconte une parabole à travers laquelle Il nous invite à souligner trois points importants : 1. Dans l’entreprise de Dieu qu’est l’Eglise, nous sommes tous, indistinctement, invités à travailler, car pas de chômage et il n’est jamais trop tard pour répondre à Son invitation. 2. Nous ne serons pas roulés ; nous pouvons être certains que nous recevrons un revenu proportionnel et honnête par rapport à notre travail. 3. Cette entreprise n’est pas pour une catégorie, mais tous nous avons notre place les uns à côté des autres.

A vrai dire, en lisant cette parabole, nous constatons que jusque-là tout va bien pour tout le monde. Mais la goutte d’eau d’incompréhension qui allait renverser la vase des récriminations et des protestations, c’est quand les travailleurs de la première heure ont remarqué que tous ceux qui étaient venus après eux, en particulier ceux qui commençaient à travailler une heure avant la fin du travail, ont reçu un salaire égal au leur…

Sœurs et frères, que penseriez-vous d'une entreprise où ceux qui travailleraient à temps partiel gagneraient autant que ceux qui seraient occupés à plein temps ? Peut-être que vous pensez à la grève que les ouvriers de la première heure auraient organisée dès le deuxième matin. Mais moi (d’Haïti), je pense aux bouteilles, aux pneus, aux gilets, aux injures, aux soulèvements populaires, et même à des assassinats… puisque c’est de ça qu’il en est dans le quotidien nos jours. Par ailleurs Jésus, en introduisant la parabole, a bien dit qu'il ne s’agissait pas d'une entreprise comme les nôtres mais du Royaume des cieux. Donc nos logiques humaines n’ont pas leurs places. Isaïe l’a d’ailleurs dit dans la première lecture : « Mes pensées ne sont pas vos pensées, dit le Seigneur... Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées au-dessus de vos pensées. »

La postérité complaisante a tort de baptiser cette péricope de « Parabole des ouvriers de la dernière heure » ; car en réalité, il n’est pas question des ouvriers ici, mais du Patron. C’est Lui que le Christ a voulu mettre au centre de la parabole. Et nous pouvons le constater car, à travers une double conduite, Il a sa façon unique de pratiquer la justice : aux premiers embauchés, il a promis et remis un denier qui était un salaire juste pour une journée de travail ; et aux derniers, Il a fait pareil, tout en leur manifestant, dans le surcroît qu’Il leur donna, Sa générosité et Sa bonté.

Voilà ce qui nous manque : le sens de la justice. Et sans justice, rien de solide et de vrai ne peut être construit. Toutefois, cette justice stricte ne suffit pas, elle doit être teintée de bonté. Aujourd’hui, le Seigneur nous livre le secret : tout ce que nous faisons, faisons-le avec cœur. C’est à ces deux logiques qu’Il obéissait: la logique de la raison qui est la justice, et la logique du cœur qui est la générosité. Les deux sont nécessaires et complémentaires. Il faut être juste ; mais tout autant il faut être bon.

Sœurs et frères, nous vivons dans une société où c’est encore la logique des ouvriers de la première heure qui règne. Oui, c’est encore notre mentalité : celui qui n’a travaillé qu’une heure, bien qu’indépendamment de sa volonté, retournerait à la maison les mains presque vides et ne pourrait nourrir sa famille. Mais notre Dieu est différent. Il a pitié de nous, de nos femmes et de nos enfants : nos soucis sont siens. Il ne s’agit nullement pas du blanchiment ou de partage mesquin des 95% des biens du Royaume à 5% de gens, ni d’utiliser les fonds publiques pour nourrir les gangs, mais de générosité gratuite. Pour Lui, nous ne sommes ni des mercenaires, ni des employés, mais des amis. Voilà pourquoi Il ne cesse de nous appeler à toute heure, à tout âge, dans toutes les situations pour nous inviter à travailler à Sa vigne, dans l’objet de répandre sur nous Ses bienfaits à profusion.

En dernier ressort, Jésus voulait nous montrer comment c’est l’amitié, la tendresse et l’amour qui guident le comportement de son Père. Il continue d’être notre Ami, même lorsque nous regardons avec un œil mauvais parce qu’Il est bon envers les autres: «Mon ami, faut-il que tu sois jaloux parce que je suis bon ?» Avec tendresse, Il nous invite, Il t’invite à être bon/ne toi aussi, à divorcer avec tes pensées courtes, perverses et rectilignes, entachées d'égoïsme, de méchanceté, de jalousie, de haine, de vengeance, de cupidité, d’orgueil, et d'ambition pour épouser les siennes, toujours débordantes de bonté. Entends-tu Sa voix ? Ne ferme donc pas ton cœur !

 

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