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1 août 2020

Qu’as-tu à m’apporter ?

18e Dimanche TOA

Matthieu 14.13–21

La première multiplication des pains

 

Sa main nous nourrit

C’était immédiatement après être informé de l’assassinat du précurseur, Jésus, par mesure de prudence, s’est allé confiner avec les siens dans un lieu désert. Par contre, voilà qu’à sa grande surprise, la foule – constituée de gens affamés dans leurs corps comme dans leurs âmes, malades, désespérés, désaxés, abandonnés - était déjà là à Lui attendre. Et quelle attitude pourrait-Il adopter sinon éprouver de la compassion, en guérissant les malades ?

D’un autre côté, il y a les disciples, symbole de ceux qui se soucient de leurs prochains et qui œuvrent discrètement pour leur bien, très réalistes, qui comprennent que la chose la plus sage à faire serait de les renvoyer. Et deux choses justifieraient leur logique : premièrement, ils étaient dans un désert et les gens commençaient à avoir faim; deuxièmement ils étaient indigents. Les cinq pains et les deux poissons ne leur appartenaient même pas, c’était à un petit garçon. Jésus le savait, et pourtant Il refuse de les laisser partir; au contraire Il osait leur dire : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! »

Les Apôtres étaient très désemparés devant leur insuffisance. Cependant le Christ, en qualité du Berger dont parle le Psaume 23, va ordonner à tout le monde de s’étendre sur l’herbe, leur dresser une table, en contraste à celle dont nous parle les versets précédant. Oui, si chez Hérode, il y avait un banquet symbolisant l’arrogance, l’égoïsme, l’orgie, l’injustice, la violence ; un banquet donnant lieu à un assassinat, celui de Jean Baptiste, ici Jésus va en offrir un, fait de bonté et de compassion.

Sœurs et frères, parmi toutes les réalités que cache cette péricope évangélique, je vais m’accentuer sur deux, lesquelles le Seigneur nous invite à découvrir. La première est une invitation à participer à notre propre salut. Pour Lui c’est très important, si bien qu’à la veille de Sa passion, au moment d’instituer le sacrement de l’Eucharistie dont ce miracle préfigure, Il va faire la même chose en utilisant le pain et le vin, fruits de la terre et du travail des hommes. Saint Augustin en a fait le résumé lorsqu’il a écrit : « Le Seigneur nous a créés sans nous, mais Il nous sauvera pas sans nous. »

Deuxièmement, le Seigneur nous invite à partager avec nos prochains sans jamais garder sur notre indigence ; au contraire, c’est exactement ce qu’Il attend de nous, car notre indigence est le lieu privilégié de Son action. Il suffit d’ouvrir notre main pour la Lui offrir afin que Lui aussi ouvre la sienne pour nous rassasier abondamment, mais surtout gratuitement.

Frères et sœurs, nous vivons un temps où l’individualisme va vachement son chemin. Les gens se plaisent de fermer leurs mains, malgré les immenses besoins si manifestes de leurs prochains, sous prétexte qu’ils n’ont rien à offrir. Et pourtant, c’est exactement devant nos indigences apparentes que le Christ S’adresse à chacun de nous, hommes et femmes du 21e siècle, et nous demande d’être ce petit garçon qui donnerait à manger à la multitude, comme au pauvre qui a faim devant notre maison et devant nous passons trop souvent avec indifférence.

Oui, toi, c’est toi même que le Christ invite à partager le peu que tu as avec quiconque est dans le besoin. Peut-être tu te dis que tu n’as pas « cinq pains et deux poissons » ou peut-être que tu l’as, mais tu te dis que c’est peu... Peu importe, le Christ te rappelle que le peu que tu as peut faire toute la différence… Résous-toi de partager...

Et même si tu n’aurais pas un peu d’argent, n’aurais-tu pas un peu de temps à partager avec les marginalisés ? N’aurais-tu pas un peu d’amitié à partager avec ceux qu’on pas un titre ? N’aurais-tu pas un peu de sourires à partager avec les orphelins ? N’aurais-tu pas un conseil pour les jeunes qui sont en train de se perdre par défaut de repères ? N’aurais-tu pas une petite chanson à entonner pour les personnes âgées ne connaissant que la monotonie et la solitude ? N’aurais-tu pas un moment lequel tu consacrerais à visiter les malades, à prier avec eux, à leur apporter la sainte Communion et à passer quelques instants en leur compagnie ?

Tu as 3…12 heures de travail, mais n’aurais-tu pas 30 minutes consacrées au bénévolat ? Tu as quasiment toute la journée pour les réseaux sociaux, pour des amis virtuels de très loin dont l’existence n’est même pas avérée, mais aurais-tu pas cinq minutes pour tes petits voisins, les prisonniers, les hospitalisés et tes grands-parents coincés à la maison? Mais avant tout, n’aurais-tu pas quelque peine, ta vie ou quelque chose qui te tracasse à partager avec le Seigneur ?

Voilà les « cinq pains et tes deux poissons » dont Jésus te demande à partager. Et même s’il ne te reste que quelques miettes, n’hésite pas à les lui offrir ; Lui, Il fera le reste. Mais par-dessus tout, il est bon que tu commences par te nourrir du pain de cette péricope évangélique ; car c’est le Christ Lui-même qui t’y appelle pour refaire tes forces d’années en années, de mois en mois, de semaines en semaines, de jours en jours, d’heures en heures, de minutes en minutes, de secondes en secondes, et en cet instant précis. Si tu entends Sa voix, ne ferme pas ton cœur (He 3,7-8).

 

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