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23 mai 2020

Regardons Jésus et nous saurons comment prier

7e Dimanche de Pâques A

Jean 17, 1b-11a

Levant les yeux au ciel, Jésus dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils… »

 

Les yeux leves vers le ciel

C’était la nuit qu’Il fut livré ; lors de la dernière Cène, l’heure de l’accomplissement de l’Heure où nous allions être expiés de nos péchés pour constituer le peuple saint, tout entier sacerdotal ; l’Heure de passer de ce monde au Père ; l’Heure de la manifestation de l’amour suprême et de la glorification, pour répéter Pape Benoit XVI. Jésus, dont nous prions parce qu’Il est notre Dieu, qui prie avec nous comme notre Tête, dans l’attitude du prêtre à l’autel qui intercède pour les siens, va prier pour nous comme notre Grand Prêtre.

Saint Jean, tout en nous rapportant cette prière, dite sacerdotale, commence par nous rapporter un détail : « Jésus leva les yeux vers le ciel… ». Mais au fond, c’est un détail plein de sens, si bien que la liturgie nous invite à le considérer avec rigueur et à le faire sans cesse; voilà pourquoi elle l’insère dans le Canon romain. Dans la Prière eucharistique 1, que nous utilisons particulièrement à la Messe de la sainte Cène, la Vigile et le Dimanche de Pâques, il arrive un endroit où il est dit : « Sanctifie pleinement cette offrande par la puissance de ta bénédiction, rends-la parfaite et digne de toi : qu’elle devienne pour nous le corps et le sang de ton Fils bien-aimé, Jésus-Christ notre Seigneur. La veille de sa passion, il prit le pain dans ses mains très saintes et, *les yeux levés au ciel*, vers toi, Dieu, son Père tout-puissant, en te rendant grâce, il le bénit, le rompit et le donna à ses disciples, en disant… » Ici, le prêtre ne doit pas seulement se contenter de réciter les mots, il doit aussi faire ce geste qui nous rappelle combien toute la messe est une participation à la grande prière que le Christ dirige à son Père dans l’Esprit. 

Sœurs et frères, à bien feuilleter la Bible, nous serons excités de voir que ce n’est pas pour la première fois que Jésus accomplit ce geste. Par exemple, en Matthieu 14,19 (lors de la multiplication des pains), en Marc 7,34 (lors la guérison du sourd-muet), en Jean 11,41 (avant la réanimation de Lazare), Jésus avait déjà levé les yeux en direction du Père ; et ce n’est pas sans raison. Pape Benoit XVI nous l’explique très bien : « Le Seigneur nous enseigne à lever les yeux et surtout le cœur. À élever le regard, le détachant des choses du monde, à nous orienter vers Dieu dans la prière et ainsi à nous relever. […] Nous prions pour qu’à travers nos yeux n’entre pas en nous le mal, falsifiant et salissant ainsi notre être. Mais nous voulons surtout prier pour avoir des yeux qui voient tout ce qui est vrai, lumineux et bon ; afin que nous devenions capables de voir la présence de Dieu dans le monde. Nous prions afin que nous regardions le monde avec des yeux d’amour, avec les yeux de Jésus, reconnaissant ainsi les frères et les sœurs, qui ont besoin de nous, qui attendent notre parole et notre action. » (Homélie de la Messe in Cena Domini 2009).

Voilà ce que doit être fondamentalement notre premier reflex : une attitude permanente de prière, où nous sommes toujours disposés à nous identifier aux sentiments du Christ vers qui nous devons toujours avoir les yeux levés. L’occasion pour tout un chacun de revérifier son être sacerdotal, qu’il soit simplement baptismal ou ministériel, car ce geste nous parle forcément.

Comme prêtres, prenons-nous soin de bien vivre la liturgie que nous offrons en in Persona Christi Capitis ? Offrons-nous à Dieu une prière qui nous transforme et qui soit l’expression de tout notre amour?  Revêtons-nous, à l’instar du Grand Prêtre en Qui nous sommes prêtres, des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d'humilité, de douceur et de patience ? Supportons-nous les uns les autres ? Pardonnons-nous mutuellement ? Dans notre vie, qu’est-ce qui prend le dessus, est-ce la charité, en laquelle se noue la perfection ?

Aussi, comme simples fidèles, regardons-nous aujourd’hui Jésus dans la personne du prêtre ? Nous associons-nous intérieurement aux paroles si profondes de la prière eucharistique ? Nous unissons-nous de tout notre cœur au Seigneur ? Offrons-nous notre vie avec celle du Christ dans l’hostie ? Avec l’offrande que nous apportons et déposons sur la patène pour être consacrée Corps du Christ, déposons-nous notre vie dans les mains du Christ en hostie vivante, sainte et agréable à Dieu ?

Mais tous ensemble, quand nous sommes en désespoir de cause face à une situation qui nous dépasse : la perte d’un être cher, une pandémie, une persécution, une maladie à réputation incurable, une perte d’emploi, le terme d’un délai, la trahison d’un ami, le chômage, la fin d’une économie, etc.,  ou lorsque nous sommes à bout de force devant le péché qui s’installe en nous et se laisse manifester sous forme de cupidité, jalousie, violence, rancune, viol, haine, orgueil, injustice, discorde, discrimination, mensonge, hypocrisie, misanthropie, etc. bref, quand nous nous sentons sans secours, où regardons-nous ?

Prenons donc à cœur le conseil du Psalmiste pour mieux imiter notre Grand Prêtre : Comme les yeux de l'esclave vers la main de son maître, nous dit-il, et ceux de la servante vers la main de sa maîtresse, levons nos yeux vers le Seigneur, attendant sa pitié (Ps 122). En effet, il nous l’a déjà prodigué lorsqu’il disait : « Je lève les yeux vers les montagnes : d'où le secours me viendra-t-il ? Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. » Le Psalmiste a parfaitement raison, car à quiconque regarde vers Lui, le Seigneur n’empêche jamais le pied de glisser. Gardien, Il ne dort pas, ne sommeille pas. Il Se tient près de nous, tel ton ombrage, pour empêcher au soleil de nous frapper pendant le jour, et à la lune durant la nuit (voir Psaume 120).

Si notre Grand Prêtre nous appelle, c’est pour nous inviter à lever nos yeux avec confiance vers Celui qui, seul, peut garder notre vie de tout mal, au départ et au retour, maintenant, à jamais. Et toi, si tu entends Sa voix, ne ferme pas ton cœur (He 3,7-8).

 

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