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9 mai 2020

Que vos coeurs cessent de se bouleverser

Jean 14

5e Dimanche de Pâques A
Jean 14,1-12
Je Suis le Chemin, la Vérité et la Vie

Nous vivons dans un monde aux heures très troublées. Oui, tant de choses en ce moment nous angoissent et nous répugnent: l’avenir incertain de nos jeunes qui existent à peine mais qui ne vivent pas vraiment; la faim grandissante dans nos sociétés ; la vente et le trafic d’êtres humains en plein 21e siècle ; les pertes d’emploi ; l’incessante montée du phénomène migratoire ; la présence des maladies incurables ; l’actualité des virus incernables ; le complot organisé de certains élus aux dépens de leurs propres sujets ; la dictature féroce de certains chefs d’Etat ; l’incapacité de nos contemporains de tenir une relation ; la pollution ; les génocides planifiées ; tant d’indifférences et d’hostilités ; les conflits amicaux, familiaux et étatiques qui ne cessent de se multiplier ; une horrible déception de la part de quelqu’un sur qui nous avions misé…

Oui, à l’instar des disciples de Jésus, nous avons parfois l’impression que rien ne va plus, et que Dieu Se retire de notre monde trop embourbé de méchanceté. Trop de tempêtes dans la vie. Nous sommes comme perdus, désorientés, car trop de nuages insupportables dans nos cieux. Cependant, c’est au milieu de ces nuages qui n’arrêtent pas d’assombrir nos jours que le Christ, le Seul d’ailleurs qui a les paroles de la vie éternelle, vient pour nous apaiser en nous offrant protection et direction : «Ne soyez pas bouleversés, nous dit-Il, croyez en Dieu et croyez aussi en Moi : Je Suis le Chemin, la Vérité et la Vie ».

En effet, au moment où le Christ lançait cette invitation aux siens, Il Se préparait à retourner vers le Père. C’est comme dit le Psaume 121 : « Quelle joie quand on m’a dit nous irons vers la Maison du Seigneur ». Par contre, tandis que son Cœur bondissait de joie, les cœurs de Ses disciples ne se remplissaient que d’amertumes et de chagrin; comme s’Il s’en allait pour Se reposer après un long voyage écrasant. Ils auraient pensé que leur Seigneur allait les oublier, comme nous tant de fois. Mais en réalité, si le Christ S’en va, c’est pour leur préparer – et pour nous aussi – une place. Il ne nous oublie pas. Car là où Il est, Il veut que nous y soyons, nous aussi, afin de nous partager Sa joie totalement. Mais, par où passer ?

C’est la question de Thomas, un disciple admirable mais dont nous ne voyons souvent que son côté douteux. En effet, Thomas a été le premier des Douze à avoir été prêt à donner sa vie pour Jésus (Jn 11,16). Sa question est : « Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Sa question est en réalité la nôtre ; nous qui parfois cherchons Dieu partout, sauf où Il n’est pas : l’argent, le pouvoir, la gloire… Cette question nous est d’une grande utilité, en ce sens qu’elle est posée pour préparer cette magnifique réponse de Jésus : « Je Suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »

Frères et sœurs, il parait dans notre vie que, tout comme le péché, les choses futiles qui peuvent causer notre perte soient parfois douces. Nous ne sommes pas toujours prêts à divorcer avec elles. Autrement dit, nous n’avons pas toujours voulu nous accrocher à ce qui est vraiment essentiel. Voilà pourquoi Philippe nous invite à ne jamais prendre de raccourci. Il nous invite à aller à l’Absolu : « Montre-nous le Père, demande-t-il à Jésus, et cela nous suffit. » C’est en fait une demande fondamentale, en ce sens qu’elle rejoint le désir le plus profond de notre cœur, ce pour quoi nous sommes faits : la communion avec Dieu. Le Grand Moïse avait cette même soif : « Fais-moi de grâce voir ta gloire » (Ex 33, 18). Mais la réponse avait été claire : « Tu verras mon dos ; mais ma face, on ne peut la voir. » (v.23) Maintenant, depuis l’Incarnation, nous pouvons nous approcher de cette Lumière, jadis inaccessible, sans que nos yeux soient aveuglés.

Oui, il est désormais possible de contempler Dieu dans le visage du Christ. Ce que, en écho au prélude de l’évangile de saint Jean (1,18) – « Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, Lui qui est Dieu, Lui qui est dans le sein du Père, c’est Lui qui l’a fait connaître » -, Jésus va confirmer : « Je Suis dans le Père et le Père est en Moi ». Voilà, comme nous le rappelle Pape Benoit XVI, « le but auquel doit tendre notre vie : rencontrer Jésus comme Philippe le rencontra, en cherchant à voir en Lui Dieu Lui-même, le Père céleste. Si cet engagement venait à manquer, nous serions toujours renvoyés uniquement à nous-mêmes comme dans un miroir, et nous serions toujours plus seuls ! Philippe, en revanche, nous enseigne à nous laisser conquérir par Jésus, à être avec Lui, et à inviter également les autres à partager cette indispensable compagnie. Et, en voyant, en trouvant Dieu, trouver la vie véritable. » (Audience générale du 06 sept 2006).

En effet, pour trouver cette vie véritable, il faut passer par le Christ. Il l’a dit : « Personne ne va vers le Père sans passer par Moi ». Cependant, comme l’a enseigné le 2e saint Concile du Vatican, « Ceux qui, sans faute de leur part, ignorent l'Evangile du Christ et son Eglise, mais cherchent pourtant Dieu d'un cœur sincère, et s'efforcent, sous l'influence de sa grâce, d'agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux-là peuvent arriver au salut éternel. » (LG 16).

Toutefois, il reste que, lorsque Jésus, le Fils de l’Homme, le nouvel Adam, déclare être le Chemin, ou la Porte (évangile du Dimanche dernier), Il ne fait que nous inviter à une solidarité réciproque : « Personne ne va vers le Père sans passer par Moi », mais aussi Je ne vais pas rester chez le Père sans vous. C’est le sens même des phrases du début : « Je vais aller vous préparer une place, Je reviendrai vous prendre avec moi ; ainsi là où Je suis, vous y serez, vous aussi », car « rien ne pourra vous séparer de l’amour du Père, manifesté en Moi » (voir Romains 8,39). C’est ce que saint Augustin appellera plus tard : « le Christ total : le Christ et les Chrétiens ».

Vous et moi, c’est pour nous l’occasion de nous ressaisir et nous questionner : Qu’est-ce qui compte vraiment pour nous dans cette vie ? Vers quoi nous tendons-nous ? Sur quel chemin avançons dans notre marche vers le Père ? Comprenons-nous vraiment le mystère auquel le Christ nous invite à participer ? C’est là, dans nos frustrations et nos doutes, nos peurs et nos craintes, nos incertitudes et nos pleurs, qu’Il nous pose, Lui-même, cette question : « Crois-tu que, Moi qui ai remporté la victoire sur la mort et sur toutes les souffrances, la haine, l’angoisse, l’enfermement, la trahison, Je peux t’ouvrir un nouvel horizon ?

Certes, il n’est pas toujours facile de comprendre, mais, comme Pierre, nous pouvons cheminer avec confiance avec Celui qui, Seul, a les paroles de la vie éternelle. Toutes les autres alternatives ne sont que des impasses. Lui seul est, et Il l’a dit, le Chemin à emprunter si nous voulons jouir de la Vraie Vie. C’est Lui, hic et nunc, qui vous invite à venir à entrer dans Son plan de salut intégral; si Vous entendez Sa voix, ne fermez donc pas vos cœurs (He 3,7-8).

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