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18 avril 2020

La Paix soit avec vous !

2e Dimanche de Paques

2e Dimanche de Pâques A

Jean 20.19–31

C’était le soir du premier jour de la semaine

 

Sœurs et frères bien-aimés,

Les textes du Nouveau Testament n’étaient pas rédigés au lendemain de la Résurrection, puisque les Chrétiens espéraient le retour imminent de Jésus. Les Apôtres n’en ont pas vu la raison d’être. Ceci est tellement vrai que saint Paul a dû attendre jusqu’à l’an 49-50 pour écrire la première lettre aux Thessaloniciens (le premier écrit du Nouveau Testament). Quant à saint Jean, il a attendu environ 50 ans après que les faits se sont passés pour rédiger son évangile. Toutefois, on ne peut ignorer la phrase avec laquelle il débute cette péricope évangélique. « Au soir de ce premier jour de la semaine… », a-t-il écrit.

Ici il ne fait aucun doute que ce fut un Dimanche. Mais pourquoi, 50 ans après, saint Jean a daigné s’accentuer sur ce jour ? Est-ce une simple précision chronologique? Ce n’est surement pas seulement de cela qu’il s’agit. A travers cette phrase, saint Jean veut attirer notre attention sur quelque chose de très important. Il veut confirmer pour la communauté pour laquelle il était en train d’écrire, et pour nous aussi, d’où est né le rassemblement dominical des Chrétiens. Mais avant, voyons comment ç’a été.

Depuis des siècles, en passant par la fondation du Judaïsme par Esdras et Néhémie, c’était le septième jour, le Samedi (le shabbat) qui était le jour de fête, de repos, de rassemblement, de prière pour les Juifs (Néhémie 8,9). Le Dimanche était un simple jour de travail comme les autres, le premier jour de la semaine. Mais, depuis la Résurrection, il est devenu un des traits caractéristiques qui diffèrent les Chrétiens des Juifs. Pourquoi ?

Ce fut un lendemain du shabbat que Jésus était ressuscité. Et chaque fois qu’Il S’est montré aux Apôtres, c’était toujours ce jour. Ainsi, ils ont vite compris que ce premier jour de la semaine est aussi le premier jour des temps nouveaux. Voilà pourquoi, de même que les Juifs se rassemblaient chaque Shabbat pour célébrer l’ancienne création (Ex 20,10-11), de même les Chrétiens se rassemblent chaque Dimanche pour célébrer la nouvelle création, inaugurée par la Pâques (2Cor 5,17).

Donc par-là, saint Jean veut nous amener à comprendre pourquoi on se rassemble chaque Dimanche (Actes 20,7) qui a pris un sens particulier. C’est avant tout pour faire l’anamnèse de la Pâques: proclamer la mort du Seigneur, célébrer Sa résurrection jusqu’à ce qu’Il vienne dans la gloire (1Co 11,26) ; si bien qu’à un certain moment, pour désigner cette journée de rassemblement, ils commencèrent à utiliser l’expression : Dies Domini / le jour du Seigneur (Ap 1,10).

Toutefois, il faut reconnaitre que tout n’a pas commencé dans la joie ; mais dans l’effroi. Les disciples étaient avant tout des êtres humains sensés. Ils ont compris qu’ils auraient pu connaitre le même sort que le Maitre. Voilà pourquoi ils se sont enfermés dans le cénacle et ont mis les portes sous verrous. Par contre, pour le Ressuscité, ni la peur ni le verrouillage ne veulent rien dire. Il Se tenait au milieu d’eux et les saluait en ces termes : « La Paix soit avec vous ! »

Par cette salutation, le Christ vient leur confirmer qu’Il est encore ce qu’Il a toujours été : le Réconfort des angoissés, la Force des faibles, l’Espoir des désespérés, le Salut des opprimés, la Miséricorde pour les pécheurs (que nous célébrons en ce Dimanche), bref le Tout des riens, mais surtout le Seigneur de l’histoire, le Maitre des évènements : nonobstant cette tragédie qu’ils viennent de vivre, le Christ, comme s’Il s’en faisait fi, Se tenait au milieu d’eux pour les saluer à la manière juive : Shalom / paix. Pas seulement un simple bonjour, mais une paix intégrale. Incroyable mais vrai : la mort n’a pu rien sur Lui, comme Il l’avait annoncé. Toutefois, Il Se donne la peine de le leur prouver en leur montant Ses plaies, marques de Sa crucifixion.

Tout-à-coup, voilà que leur peur disparaissait pour donner place à la joie, une joie sans mesure. Et pour leur montrer que Sa Résurrection est à 1000 années-lumière de la tragédie du vendredi saint, Il leur dit à nouveau : « La paix soit avec vous ! » Et aussitôt, Il leur communiqua l’Esprit-Saint et leur donna Sa première volonté de Ressuscité : «Recevez l’Esprit-Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus.» N’y voyez-vous pas là l’institution du sacrement de la Miséricorde divine, communément appelé « Réconciliation / Confession… » ?

A bien regarder cette portion d’Evangile, nous remarquons qu’il y a, à travers cette parole, non pas une simple volonté, mais un Commandement testamentaire : « De même que le Père M’a envoyé, Moi aussi, Je vous envoi : allez remettre – c’est-à-dire pardonner- les péchés ». Allez dire à tous que depuis le temps du temps versé, tout est grâce. Allez leur annoncer que Dieu est Pardon, Amour, Réconciliation. C’était Ma mission. Maintenant, Je vous passe le flambeau. L’humanité a besoin de savoir que personne n’est perdu pour Dieu, nul n’est jamais trop loin pour Dieu.

En une phrase, le Christ récapitule Sa mission dont Il invite Ses apôtres, - et après eux, les évêques et les prêtres – à prendre comme leur propre mission. Saint Paul l’a très vite compris, si bien qu’il l’a dit dans sa 2e lettre aux Colossiens (5,20) : « Oui, nous sommes les ambassadeurs du Christ, et à travers nous c’est Dieu qui appelle. Nous vous supplions au nom du Christ : Laissez-vous réconcilier avec Dieu ! ». Il a aussi compris que si ceux dont la collaboration a été sollicitée n’agissent pas, cette nouvelle sera méconnue et les gens ne pourront pas jouir de cette gratuité de Dieu qu’est l’administration du sacrement de la Confession. Voilà le message que le Christ veut nous faire comprendre aujourd’hui.

Alors oui, toi qui te sens écrasé-e par le péché,  le Christ te rappelle aujourd’hui qu’Il Se sert des apôtres et de leurs successeurs, les évêques et les prêtres, pour t’arracher des griffes de Satan. Ainsi, si tu as sauté dans l’abîme du péché mortel, Il te montre concrètement comment Il t’attrape au vol pour te ramener sur le sentier du ciel. C’est un grand pouvoir ; si grand que les pharisiens avaient été scandalisés quand Il avait remis les péchés du paralytique. Tout comme aujourd’hui, de nouveaux Pharisiens se sentent vexés du fait que Dieu se Sert de simples mortels, de pécheurs comme les autres, pour sanctifier les pécheurs. Pour eux, c’est scandaleux ; et pourtant c’est ainsi que le Seigneur l’a voulu ; justement parce que nos pensées ne sont pas les Siennes (Is 55,8). Mais toi, profites-tu de ce sacrement ? C’est l’occasion de Lui demander la grâce de te confesser avec foi et humilité.

Toi qui te sens troublé-e, spécialement en ce temps de grande crise, le Seigneur connaît bien les blessures de ton cœur, ta lenteur à croire, la peur qui te paralyse. Oui, toi qui, comme Thomas, voudrais parfois avoir la preuve que Jésus existe et soit présent à tes côtés ; toi qui cherches à vérifier un fait, c’est à toi que Se présente le Cœur du Christ d’où proviennent les seuls rayons qui peut t’illuminer, te réchauffer, et t’indiquer le chemin de l’espérance. As-tu le courage de dire avec foi : « Eau et Sang jaillissant du Cœur de Jésus comme une Fontaine de Miséricorde pour le monde : j'ai confiance en vous ? »

Toi dont une épreuve particulièrement dure, si dure qu’elle t’amène à perdre toute confiance dans la vie et te tente de céder au désespoir, le Seigneur vient te rappeler qu’Il peut et veut dissiper les nuages les plus épais dans le ciel de ta vie pour y faire pénétrer un rayon de lumière. Oui, comme Il a fait sauter les verrous de la porte du cénacle, Il vient à ta rencontre pour te rassurer en te disant « La paix soit avec toi ! » : voudrais-tu t’abandonner à Lui ?

Et après avoir expérimenté cette bienveillante du Seigneur qui te rappelle que tu n’es pas un agent de division, mais un ambassadeur de la réconciliation, es-tu prêt-e, de ta maison jusqu’aux confins de l’univers,  d’aller Lui témoigner. C’est ici et maintenant qu’Il t’appelle ; si tu entends Sa voix, ne ferme pas ton cœur ! (He 3,7-8).

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