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21 décembre 2019

L’heure est à l’accueil du Mystère : Soyons obéissants

 4e Dimanche de l’Avent - A
Matthieu 1.18–24
Il fit ce que l’Ange lui avait commandé…

 

4e Dimanche de l'Avent

 

 🎄🎄🎄

Noël est dans nos murs. Dans 3 jours, soit Mercredi prochain, nous serons en pleine fête. Nous serons dans la joie de célébrer la présence de l’Epoux : le Mystère de Dieu qui S’incarne dans notre histoire. Toutefois, déguster cette joie n’est pas quelque chose d’automatique. Il requiert une certaine confrontation qui est l’application de cette petite phrase dont nous n’arrêtons pas de dire quotidiennement dans la prière de l’Eglise, mais à côté de quoi nous passons si souvent : Notre Père qui es aux cieux : que ta volonté soit faite…

En effet, les textes liturgiques de ce 4e Dimanche de l’Avent A nous présentent trois personnes qui, dans leurs vies, étaient confrontées à la divine Volonté. Il s’agit du Roi Achaz, saint Paul et Joseph, Époux de Notre-Dame et père nourricier de Jésus. Restons à Achaz et Joseph.

Achaz était un roi. Il n’avait que 20 ans, quand il était monté sur le trône d’Israël. Mais pauvre lui, c’était à un moment où le peuple élu était en train de connaitre une des pages les plus noires de son histoire : depuis environ 200 ans, l’ancien royaume de David est divisé en deux petits royaumes ; donc deux rois pour deux capitales : Samarie (Nord) et Jérusalem (Sud). Mais le plus dur pour Achaz, c’est que dès le dernier son des trompettes de son couronnement, il devait prendre des décisions très difficiles, puisque les royaumes d’alentour étaient en pleine guerre : la guerre syro-Ephraïmite.

Tout commençait avec le roi d’Assyrie, Téglath-Phalasar III qui, en 734, mena sa première campagne guerrière en Palestine. Tels les puissants d’ici-bas qui n’arrêtent pas d’écraser les faibles, Téglath décida de siéger la ville de Gaza qui se trouvait au Sud de la Palestine. Mais pour y arriver, il devait conquérir Damas (capitale de la Syrie), puis une grande partie du territoire du royaume du Nord (appelée aussi Ephraïm).

Ainsi, 6 pays (Damas, Samarie, Gaza, Ashkelon, Tyr et Edom) ont réussi à monter une coalition pour résister à Assyrie et le tribut qu’elle les avait obligé à payer. Depuis un certain temps, ils voulurent faire entrer le royaume de Juda dans la coalition anti-assyrienne. Mais le père d’Achaz, Yotam, en avait toujours refusé. Mais après sa mort, Damas et Samarie avaient tenté une nouvelle fois d’obtenir l’adhésion d’Achaz. Au cas où Achaz refuserait, ils se recourraient aux grands moyens : occuper Jérusalem et en changer le roi, c’est-à-dire briser la dynastie : « Montons contre Juda, se disent-ils, détruisons-le, brisons-le pour le ramener vers nous, et nous y établirons comme roi le fils de Tabael » (Is 7,6).

A bien lire la Bible, nous constaterions qu’elle raconte l’histoire d’un peuple, le peuple d’Israël ; mais il est intéressant de savoir qu’elle n’est pas avant tout un livre d’histoire. Elle est surtout un livre de foi. C’est même la raison pour laquelle les paroles du prophète Isaïe nous ont été conservées et transmises. Tout ceci pour dire qu’Achaz, pour prendre des décisions valables, devrait s’appuyer sur sa foi, c’est-à-dire ne compter que sur le Seigneur qui avait promis que la dynastie de David ne s’éteindrait pas.

Achaz tremblait pourtant. Quant à Isaïe, il avait la ferme conviction que Dieu n’abandonnerait jamais son peuple. Il intervient pour le rappeler à Achaz. Mais celui-ci, dans son arrogance et son hypocrisie cachées sous le voile du respect, répond à Isaïe : « Je ne demande rien, je ne mettrai pas mon Seigneur à l’Epreuve ». Il savait très bien que s’il avait eu le signe, Il serait obligé de suivre les recommandations d’Isaïe. Mais il a préféré tourner le dos au Seigneur pour aller contracter Alliance avec Assyrie et devenir ainsi son vassal.

Une chose est certaine : « Si nous manquons de foi, le Seigneur, Lui, restera fidèle à sa parole, car il ne peut Se rejeter Lui-même » (2 Tm 2,13). Achaz ne voulait pas de signe, mais un signe est quand même donné : « Voici que la Vierge est enceinte, elle enfante un fils qu’on appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ».

Le fils annoncé ici était le petit Ezéchias qui, au début, plaisait au Seigneur et à son peuple. Mais à la fin de son règne, il avait commis pas mal d’erreurs à son tour ; pourtant la prophétie d’Isaïe restera toujours valable ; car quelles que soient les infidélités des hommes, nos bêtises, rien n’empêchera la fidélité promise par Dieu à la descendance de David et à son peuple. Ses promesses ne failliront jamais.

C’est ainsi que, de siècle en siècle, on gardera au cœur cette promesse de Dieu, avec la certitude qu’un jour, peut-être lointain, viendra enfin un Roi, digne de porter le nom d’Emmanuel. Et l’objet de l’Evangile du jour est de raconter la réalisation de cette promesse. Passons maintenant à l’autre personne qui est Joseph.

Fermez les yeux et imaginez-vous terminer vos études, vous avez votre profession. Au printemps de votre jeunesse, vous vous êtes déjà fiancé, mais plus encore, vous vivez avec votre bien-aimée le bonheur des fiançailles. Et fort probablement vous avez déjà fixé la date de votre mariage… Votre projet d’avenir commence évidemment à prendre chair. Vous attendez le soir du mariage pour « faire péter le champagne ». Boum ! Voilà que le ventre de votre fiancée vierge commence à s’agrandir, alors que vous n’êtes évidemment pas le buteur. Comment vous sentiriez-vous ? Prenez une seconde et réfléchissez !

C’était pourtant le cas de Joseph. Saint Matthieu l’a bien souligné dans la péricope de la généalogie du Christ. Il dit : « Abraham engendra Isaac ; Isaac engendra Jacob ; Jacob engendra Juda et ses frères… à la fin, il ne dit pas : « Joseph engendra Jésus » ; mais il dit « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, que l’on appelle Christ » (Mt 1,1-16).

De fiancé plus éprouvé que Joseph, il n’y en a pas. Sous ses yeux, il voit voler en éclats tout son rêve de bonheur. Sa seule option était de renvoyer sa jeune fiancée ; mais celle-ci courait un danger mortel. Car aux yeux du monde, ç’aurait été de l’adultère dont le prix était la lapidation. Joseph le savait, mais il n’aurait pas eu le courage de regarder sa bien-aimée mourir si ignoblement. Voilà pourquoi il voulait la répudier secrètement et à s’effacer sans bruit de paroles. Il réfléchit donc à cet effet…

Au milieu de ses interminables heures de réflexion, l’Ange du Seigneur lui apparut en songe, lui révéla toute la vérité et lui confia une double responsabilité : prendre Marie chez lui et donner le nom à l'enfant, ce qui équivaut à en accepter la paternité. Et lui, homme d'écoute, chef de famille, silencieux et efficace, toujours prêt à l’action, «une fois réveillé, fit comme l’Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse». Il accepta donc d’adopter l’Enfant, et du coup, l’introduire dans la descendance de David, et lui permettre de découvrir en Lui l’icône du Père des cieux. Bienheureux Joseph qui a cru : grâce à lui, Dieu a pu accomplir son dessein de salut.

Dans la Bible, Marie a ouvert sa bouche 7 fois. Quant à Joseph, jamais ; et pourtant la Parole de Dieu le qualifie «d’homme juste» (Mt 1, 19) pour avoir, en accueillant la Parole, participé au grand projet de Dieu qui est de sauver son peuple de ses péchés. Cet événement nous rappelle que Dieu nous conduit parfois sur des chemins que nous n'avions pas prévus : il suffit d’être obéissant. Dans les imprévus de la vie, il faut toujours garder confiance car les promesses de Dieu ne failliront jamais. Et si les épreuves de la vie ramifient notre vie, sachez que Dieu sait écrire droit sur une ligne brisée.

Voilà l’homme, un des témoins de l’Incarnation, à côté de qui la liturgie nous invite à prendre place pour l’imiter dans son attente. Maintenant, toi, voyage en toi-même et regarde :

Dans ta vie, n’avais-tu pas, comme Achaz et Joseph, déjà fait face à tant d’heures déroutantes, tant de situations compliquées ? Et à quoi penses-tu ? A ta fierté ? Aux on-dit ? A qui penses-tu ? A tes alliés qui ne le sont que lorsque la fortune est bonne ? Et quelle est ton attitude ? Es-tu agité-e ? Avais-tu toujours pu garder ta tranquillité ? N’avais-tu pas l’habitude de te mettre à échafauder impulsivement des hypothèses pour expliquer ce qui se passe ?

Ne te montres-tu pas modeste avec ta bouche, mais bien faux dans ton cœur ? N’as-tu pas coutume de courir consulter d’autres sans même penser à Dieu? N’as-tu pas l’habitude de laisser l’inquiétude, le doute et le soupçon monter en toi ? N’avais-tu jamais renoncé à croire à l’innocence de quelqu’un-e que tu connais très bien, parce qu’à cause de lui/elle, tu aurais vu tes projets se bousculer? Maintenant, écoute la voix du Seigneur :

« Prends place à coté de Joseph : Sois de ceux qui cherchent à discerner Ma volonté. Prends donc un moment de prière pour M’exposer tes difficultés et Me redire ta confiance. Je les sais déjà, mais je veux entendre le cri de ton cœur. Ajuste-toi toi-même à mes projets souvent déconcertants mais toujours bienveillants ; accueilles-les.

Tant de fois, je voulais te rejoindre dans ton histoire, mais ton orgueil M'a toujours empêché ! Les signes que je t’avais donnés sont très personnels. Que de multiples invitations Je sème en ta vie. Depuis ta conception jusqu’à cette présente minute, en passant par ton Baptême, Je Me maintiens fidèle à mes engagements, mais c’est toujours toi qui te détournes de Moi, encore et encore ; c’est toi qui as abandonné ton premier Amour.

Je désire vivement unifier ton cœur trop de fois brisé. Donne-le-Moi ; tourne-le tout entier vers Moi ! Donne-le-Moi sans division, sans qu’il ne soit pas écartelé entre des aspirations contradictoires ! Sois obéissant-e. Que ton seul désir soit de faire ce qui Me plaît ainsi, comme Joseph, tu entreras dans ma joie.

Le Seigneur Lui-même veut entrer dans ton histoire pour t’arracher à toutes tes peurs, te faire participer à son plan de salut, et t’unir à sa vie. Si tu entends Sa voix, ne ferme pas ton cœur (Hébreux 3,7-8).

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