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2 novembre 2019

Collecteur, il s’est fait collecté…

Zachee

31e Dimanche TOC

Zachée
Luc 19.1–10

Sœurs et frères, tandis que nous avançons à pas de lièvre vers la fin de l’année liturgique, Jésus, Lui, continue sa marche vers Jérusalem où Il allait accomplir l’Acte rédempteur. Mais avant d’y arriver, il passe de ville en ville. Et aujourd’hui, il est à Jéricho. Jéricho est une ville historique et symbolique. C’est la ville la plus vieille et la plus basse au monde (300 mètres au-dessous du niveau de la mer). Son nom signifie « Ville de complaisance ». Selon les Géographes, Jéricho est une sorte d'anomalie dans la géographie de la planète. C’est pourtant la porte d'entrée dans la terre promise ; vous en souvenez-vous ? C’était la dernière ville que les Hébreux, sous la direction de Josué, avaient écrasée avant de fouler Canaan, où coulaient le lait et le miel (Josué 6).

Peu importe. L’essentiel est de savoir que c’est cette Jéricho que Jésus traverse. Et déjà aux portes de la ville, Il guérit un aveugle. Un miracle qui a provoqué la curiosité des gens du peuple, dont Zachée le Publicain.

Point n’est besoin de décrire le sale boulot des publicains puisque le Pharisien nous l’a déjà fait dans sa prière (Evangile du dimanche dernier). Toutefois, il convient à souligner que ce fameux Zachée était pire, puisqu’il était le chef des publicains. C’était donc un requin social, un magouilleur patenté, un corrompu expérimenté, pareil à certains soi-disant hommes et femmes composant le système politique de certains pays, tel qu’Haïti. Tout y est dit !

Voilà l’homme qui cherchait Jésus et qui en même temps avait déjà été recherché par Jésus. Voilà l’homme chez qui Jésus S’invite. Une invitation qui a surpris tout le monde ; car pour eux, Zachée était trop indigne pour pouvoir jouir d’un tel privilège. Ils se souviennent de tout à son propos, à part que « Lui aussi est un fils d’Abraham ».

Mais le plus bel dans tout cela, c’est que Jésus n’a absolument rien dit, à part S’inviter chez Zachée. Et voilà que soudainement, Zachée ressent la nécessité de se convertir, de changer de métier, de redonner aux gens du peuple ce qu’il leur avait pris, et cela au quatriple. Voilà la belle histoire que la Liturgie du 31e Dimanche TOC soumet à notre méditation. Elle nous la soumet, parce qu’effectivement cette histoire rejoint chacun de nous pour nous parler. Et que nous dit-elle ?

Cette histoire nous dit que c’est Dieu qui a toujours l’initiative. Dans mon pays, un chant d’offrande dit : « Si n fè yon pa, Granmèt la ap fè 99 / si tu fais un pas, le Seigneur fera les 99 autres». C’est absolument à corriger ; car c’est Dieu qui a toujours l’initiative. C’est Sa miséricorde qui nous stimule vers la gratitude et provoque en nous une réponse. Oui, nous avons seulement besoin de laisser cette initiative nous transformer, nous faire changer de cap ; car le Royaume se reçoit seulement (Eph 2,8). Le lépreux Samaritain, le Publicain du Dimanche dernier, et aujourd’hui Zachée nous en font la leçon.

Cette histoire continue à nous parler. Elle nous invite à ne plus juger les autres ; car en les jugeant, nous avons tendance à ne voir que leur côté mauvais, bien qu’en réalité ce soit toute notre personne qui doit être propre. Créés comme nous, à l’image comme à la ressemblance de Dieu (Gn 1,27), les autres, en dépit de leurs bêtises, valent plus que la caricature que nous faisons d’eux (Psaume 8).

Sœurs et frères bien-aimés,

En cet instant, c’est dans la Jéricho de notre vie que Jésus passe. Maintenant, Il est exactement sous l’arbre de notre cœur. Nous apercevant comme il a aperçu Zachée, Il nous appelle par notre nom, et dit à chacun de nous personnellement: « Dépêche-toi de descendre ! » Descends de ta fierté ! Descends de ton personnage ! Descends de tes rôles consistant à mettre tout un pays à genoux ! Descends de ton égoïsme qui a causé la misère de plus d’un ! Descends de ta méchanceté qui a bousillé l’avenir de toute une jeunesse ! Descends de tes peurs ! Le nouveau Josué veut briser toutes tes murailles.

Dépêche-toi donc de descendre dans ton cœur pour faire rencontre avec Celui qui y habite depuis le jour de ton baptême, mais pourtant que tu cherches en dehors de toi, dans de sales pratiques. Ne sois pas tenace ! Descends ! Descends rapidement! Car c’est lorsque tu finis de descendre ; autrement dit, c’est lorsque tu acceptes de mettre tes pas dans ceux de Jésus qu’Il te dira : « Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi ». Mais, que peut vouloir dire chez toi ?

Chez toi ? Cela veut dire dans tes tracas, dans tes absurdités, dans tes incompréhensions, dans tes situations difficiles et même sans issus, dans ton rejet, dans tes échecs, dans tes tourments pour te faire devenir une nouvelle créature. Laisse-Le S’inviter chez toi, et Il pardonnera ton passé, te procurera un présent béni, et un futur garanti. Car, vieux morceaux de bois abimé que tu sois et devant qui tout le monde passe sans même apercevoir, Il peut, en bon Charpentier, te transformer en une magnifique œuvre d’art qui suscitera l’admiration de tout un chacun.

Laisse Jésus venir chez toi. Pas seulement dans les parties les plus présentables de ton existence, dans la pièce la plus en ordre ; mais surtout dans les chambres mal rangées dont tu n’es pas fier et que tu cadenasses. Là où sont cachés ton orgueil, ton hypocrisie, tes rancunes, ta misanthropie, ta jalousie, tes désirs de vengeances, ta haine contre les autres, ton penchant vers le mal, tes lacunes, tes faiblesses, ce qui te fait honte, bref, tes péchés… laisse-Lui grand ouverte toute la maison de ta vie. Et c’est en L’acceptant partout chez toi que le ménage de ta vie sera complètement fait.

Dans cette portion d’Evangile, remarquons que le mot « Aujourd'hui » parait deux fois dans la bouche de Jésus. Cela veut dire qu’avec Lui, nous sommes toujours dans l’Aujourd’hui de Dieu. Le « ce-que-nous-aurions-du-être » est toujours à notre portée. Donc, aujourd’hui encore, Jésus est en route vers la maison de ta vie. Voici qu’Il est déjà à la porte, Il frappe, et t’appelle par ton nom. Il veut entrer pour souper avec toi. » (Apocalypse 3, 20). Si tu entends Sa voix, ne ferme pas ton cœur (Hébreux 3,7-8).

 

Père Emmanuel FÉNÉLUS
Diocèse de Fort-Liberté, Haïti

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