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15 septembre 2018

24e Dimanche TOB

Et pour vous, qui suis-je?

*Jésus et ses disciples sont en marche vers Césarée de Philippe.*
24e DTOB
Méditation du père Sainlus FRANÇOIS
Diocèse de Hinche, Haiti

*Césarée de Philippe* se situe tout au Nord de la Palestine, aux sources du Jourdain, au pied du mont Hermon. C'est une région écartée, en plein territoire païen.

La *1ere leçon* à tirer ici: c'est de savoir que c'est en cheminant avec Jésus, en se laissant mettre en question, qu'on peut le mieux approcher son véritable visage.

*La 1ere interrogation: Pour les gens qui suis-je ?* Veritable sondage d'opinion. Un test intéressant et révélateur.

Pour les uns, Jésus est assimilé à Jean Baptiste ou à Elie; pour d'autres, à l'un des prophètes antiques.

Cette vision populaire est intéressante, faisant du Maître un envoyé de Dieu. Reconnaître en Jésus un grand Prophète n'est pas sans valeur: c'est un premier pas dans la foi. Mais cela est fort en dessous de la vérité.

Voilà pourquoi Jésus incite son entourage à prononcer, lui, plus clairement sur sa personnalité.

Cette question-là posée aux disciples, à ce moment précis, est capitale.

Depuis des mois, peut-être une ou deux années déjà, ces hommes ont suivi Jésus dans son enseigenment et tous ses faits et gestes (donter les flots de la mer, chasser les mauvais esprit, guérir les malades, rendre la vue aux aveugles, rendre la mobilité physique aux paralysés, ressusciter les morts ect.) Ils ont parcouru à ses côtés un périple qui n'était pas seulement géographique, mais spirituel. L'heure semble propice au Maître pour faire le point sur cette pédagogie de la foi.

Frères et sœurs, nous qui avons été rachetés par le sang, nous qui avons experimté son amour, nous qui sommes benificiaires de sa bienveillance et de ses bienfaits, l'heure ne semble-t-il pas propice à Jésus de nous demander, nous aussi, pour nous, qui il est.

La réponse de Pierre retentit comme un éclair lumineux dans un ciel sombre. Par la bouche du premier d'entre eux, les disciples montrent qu'ils sont finalement parvenus à donner à Jésus son exacte identité : "le Messie". C'est-à-dire l'envoyé de Dieu-celui qu'il a littéralement "consacré" pour etablir on règne sur la terre de manière décisive.

Frères et sœurs, pour nous, Jésus est réellement le Messie, le Fils de Dieu qui est venu épouser pleinement la condition humaine, souffrance et mort comprises pour l'élever à la gloire et à la dignité divine.

Pourtant, dans la pensée juive contemporaine, le Messie attendu prenait le visage d'un libérateur plus politique que religieux. Il devait avant tout rétablir les droits de Dieu en boutant l'occupant romain hors des frontières du Royaume de David. Il apportait avec lui l'abondance des biens économiques, la fin de toutes les maladies. Ce serait un heros humain prestigieux. On l'a vu. A cause de ses miracles, de ses succès sur le Mal et la Mort, Jésus lui-même a dû tempéré les fausses espérances placées en sa personne. Il impose en maintes occasions le silence (secret messianique). La raison est simple: Le Messie juste qu'est Jésus ne répond pas aux attentes du peuple. Seules la Passion et la Résurrection offriront à ceux qui l'auront suici jusque-là le moyen de saisir la vérité totale du mystère de sa personne et sa mission.
Comme nous l'avons écouté en Is 50, le 3e chant du Serviteur. Le Messi est un serviteur souffrant. C'est dans la souffrance qu'il délivre.

Avec la profession de foi de Pierre, un seuil irréversible est franchi. Jésus de Nazareth ne peut-être réduit à l'image communne qu'on se fait de lui: un homme comme les autres. Il n'est pas non plus réductible à la figure qu'on lui reconnait de célèbre guérisseur aux talents surprenants. Le Maître n'est pas davantage assimilable au visage du "prophète" qu'il offre pourtant. Il y a en lui plus qu'un prophète. Il est "le Christ" en personne.

La Foi de Pierre qui joue ici le rôle de disciple type-sera celle de la primitive Église. Jésus "Christ" sera proclamé, après sa Resurrection, comme celui par qui tous les hommes-juifs et paiens-ont le salut, la délivrance radicale de leurs maux mortels, et qui peuvent désormais former une "humanité nouvelle".

De la découverte de l'identité de Jésus on passe à un véritable enseignement qui constitue un nouveau commencement. Jésus commence à parler de lui comme Messie qui doit mourir. Et Pierre s'oppose à cette idée. Jésus n'hésite pas à le qualifier de "Satan". Satan signifie littéralement en hebreu "l'adversaire" celui qui pousse les hommes à se soustraire à la volonté de Dieu. Jésus demasque ici, en personne même de Pierre, le Tentateur qui à l'aube de sa mission s'était dressé contre lui. Pierre n'a fait qu'exprimer l'espoir tout himain qui habite le peuple juif de ce temps : la venue d'un Messie Triomphant que ni la souffrance ni la mort ne sauraient effleurer. Jésus, pour remettre ses disciples dans le droit chemin, se doit de détruire ce rêve inversé : c'est la pensée des hommes, et non pas celle de Dieu. Un abîme sépare le dessein de Dieu des vues humaines. Le scandal de la mort du Messi sera long à être dépassé. Comme dit apôtre Paul: Nous, nous proclamons un Christ crucifié, scandal pour les juifs et folie pour les paiens.

De la première annonce de la Passion découle une catéchèse sur la manière dont les chrétiens sont appelés à suivre leur Maître. Cette invitation est dure à entendre. " Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et pour l'Évangile la sauvera.
Le renoncement total à soi-même peut-être demandé à quiconque veut vraiment mettre ses pas dans les pas du Christ.

Le salut n'est pas, pour chacun dans le sauvetage humain de son existence.

Chrétiens que nous sommes, difficile qu'il soit, Jésus nous demande de rester fermes dans la foi jusqu'au témoignage du sang si les circonstances le demandent.

Apôtre Jacques nous donne une orientation. Suivre Jésus signifie aussi accompagner les marginalisés, les sans abris, les affamés, les orphelins, les pauvres, les enchaînés, les pécheurs, les malades et les mourants. Demandons à Dieu les moyens et les grâces nécessaires pour le suivre en nous abandonnant à lui dans le service comme il l'a fait pour sauver l'humanité. Amen.

 

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