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3 novembre 2017

Dieu et le problème du mal.- Père Sainlus François

Le mal et la souffrance : un scandale pour la Providence ?

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Dieu est le créateur de toutes choses. Cette affirmation rencontre de grandes difficultés dans son acceptation. Car, elle peut laisser croire que Dieu est aussi l’auteur du mal et de la souffrance. Si tel n’est le cas, d’où viennent le mal et la souffrance, puisqu’ils font partie de l’existence humaine ? Dieu n’en est-il pas auteur ? Sinon, qui en est responsable ? Le mal et la souffrance ne sont-ils pas un scandale pour la Providence ? Pour répondre à ces interrogations, nous allons essayer de déterminer la part de responsabilité de Dieu et la part de l’homme dans la création pour être un peu objectif.

Dieu, nous dit Saint Jean, est Amour. En tant qu’Amour, il ne peut que faire du bien. Car l’amour ne peut pas détruire, mais construire. De-là, demandons-nous aussi pourquoi permet-il le mal : la douleur, la maladie, la mort etc. Avant tout, disons que Dieu tolère temporairement le mal, mais ce n’est qu’en vue d’un bien plus grand et plus universel. Ensuite, envisageons-nous les deux manières d’expliquer le mal : le mal physique et le mal moral.

Le *mal physique* se voit quand la douleur, la maladie et la mort accablent sans raisons l’homme et les autres créatures. En fait, les êtres crées par Dieu sont, pour ainsi dire, des êtres contingents. Dieu seul est Éternel. La création n’est pas éternelle. Par conséquent, aucune créature n’est éternelle. Tout a sa fin en Dieu. Si nous souffrons de la douleur, de la maladie et de la mort, cela ne découle pas de la volonté de Dieu. Mais, c’est notre nature humaine et les créatures infrahumaines qui subissent les assauts des lois naturelles. Car, nous sommes faits de matière périssable. Par contre, la providence divine ne peut faire autrement qu’empêcher ces assauts de prévaloir sur le bien de l’ensemble. Voilà pourquoi, il est venu restaurer la création en épousant la condition humaine en Jésus-Christ. Par conséquent, il a beaucoup souffert pour nous sauver. Nous devons voir dans l’acte qu’il a posé sa participation dans notre souffrance. Il est un Dieu qui marche avec nous, qui nous aime et qui ne veut pas le mal pour nous, mais le bien. Le mal et la souffrance sont un scandale pour lui. D’ailleurs, il en est la première victime.

Le *mal moral* vient d’un mauvais usage de la liberté humaine par suite d’un mauvais vouloir, d’un défaut de volonté qui, comme tout défaut, n’a pas de cause efficiente, mais seulement une cause déficiente. Saint Augustin le qualifie de fruit d’une volonté méchante. De-là, faut-il admettre que Dieu devrait enlever cette liberté à l’homme ? Nous disons non. Car, cette liberté est un si grand bien qu’elle ne doit pas être refusée aux humains, même si des abus peuvent se glisser dans son usage. D’ailleurs, c’est elle qui doit être employée pour combattre le mal sous toutes formes. Ainsi, la providence humaine pourra venir au secours de la providence. Car, la providence dont parle l’Évangile ne supprime pas la souffrance humaine, mais l’accompagne en l’associant aux souffrances du Christ.

Tout compte fait, Dieu n’est pas l’auteur du mal. Le mal et la souffrance viennent de l’imperfection, de la contingence des êtres et du mauvais usage de la liberté humaine. Dieu tolère le mal parce qu’il respecte la liberté humaine. Mais le mal et la souffrance sont un scandale pour lui. Tout sera bien quand il sera tout en tous. Car, contre la Sagesse le mal ne prévaut (Sg 7,30). L’homme, pour sa part, doit faire un bon usage de sa liberté pour que le règne de Dieu puisse s’établir définitivement dans le monde.

 

Père Sainlus François

Diocèse de Hinche

Haïti.-

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