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26 mai 2017

La Pentecôte, Pour quelle fête préparons-nous ?

La comprendre mieux pour mieux la célébrer…

Pentecote ok

 

Aujourd'hui, vendredi qui suit l'Ascension, s'ouvre la neuvaine à la Pentecôte. En cette occasion,  je voudrais, en deux succincts exposés, voir avec vous l’origine et la portée de cette solennité que nous nous préparons afin de mieux la célébrer.

 Exposé historique

Ouvert avec la Célébration au soir du Jeudi Saint, le temps pascal[1] se termine solennellement avec le Dimanche de la Pentecôte[2]. Et cette dernière, pour sa part, a été, avant d’être chrétienne, une fête juive[3] qui rappelle le jour où Dieu avait conclu solennellement une Alliance avec son Peuple. Ainsi, cette fête a été la conclusion de la Pâque et la signature de Dieu sur son œuvre de salut. Ce jour très grand et très saint était donc pour Israël l’anniversaire de la promulgation de la Loi sur le Sinaï[4].

Avant de passer de ce monde à son Père, Jésus, on se le rappelle, avait demandé aux Apôtres de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis[5], l’effusion de l’Esprit Saint. Est-ce pourquoi, à leur retour du mont des Oliviers, ils se rendirent au cénacle où tous persévérèrent unanimement dans la prière avec les saintes femmes, dont Marie la Mère de Jésus[6].

Après cette neuvaine, la plus solennelle de toutes, eut lieu l’évènement miraculeux qui coïncida providentiellement avec la Pentecôte juive. Une quantité innombrable de gens en était témoins. Stupéfaits,  ils se demandaient les uns aux autres ce que cela signifiait[7].

C’était à la troisième heure[8] lorsque, tous réunis, un bruit soudain se fit entendre dans le ciel, comme une violente rafale, et il remplit toute la maison où ils se trouvaient. Ils virent comme un feu qui se divisait, et sur chacun d’eux se posait une des langues de ce feu. Tous furent remplis de l’Esprit Saint et ils se mirent à parler en d’autres langues dans lesquelles l’Esprit leur donnait de s’exprimer.[9]

« Revêtus de la Puissance d’en haut[10] », l’Eglise commence alors à Jérusalem l’œuvre d’apostolat que lui a confiée son divin Fondateur. Pierre, le prince des Apôtres, devenu pécheur d’hommes, par un discours kérygmatique, lança son premier filet qui monta avec environ 3000 néophytes, grandissant ainsi en nombre l’Eglise naissante. C’est ainsi que les jours suivants, les Douze, guérissant les malades à l’instar de leur divin Maitre, prêchent la Bonne Nouvelle du salut et donnent le Saint-Esprit aux Samaritains d’abord et ensuite à tous les Gentils[11] ; tout cela, pour répondre au Commandement testamentaire de Jésus[12].

 

Pentecote

Exposé dogmatique

 

Pâques et Pentecôte, avec les cinquante jours intermédiaires étaient considérées comme ne formant qu’une seule grande fête discontinue. On y célébrait d’abord le triomphe du Christ, puis son entrée dans la gloire, et enfin, au cinquantième jour, l’anniversaire de la manifestation de l’Eglise par la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres.

La Résurrection, l’Ascension et la Pentecôte appartiennent toutes trois au Mystère pascal. «  Pâques a été le commencement de la grâce, la Pentecôte en est le couronnement, puisque l’Esprit-Saint y consomme l’œuvre accomplie par le Christ[13]». Par sa résurrection, le Christ nous a rendus nos droits à la Vie divine. A l’Ascension, il est monté au ciel pour nous envoyer l’Esprit-Saint et prendre possession du Royaume qu’il s’est acquis pour lui et pour nous. L’Ascension est le mystère intermédiaire entre Pâques et la Pentecôte. D’un côté, elle consomme la Pâques en établissant l’Homme-Dieu Vainqueur de la mort et Chef de l’Eglise à la droite  du Père, et de l’autre, elle détermine l’envoi du Saint-Esprit sur la terre. Notre beau mystère de l’Ascension forme la limite entre les deux regnes divins d’ici-bas, le règne visible du Fils de Dieu et le règne visible du Saint-Esprit.

« Il est bon pour vous que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le Protecteur ne viendra pas. Et si je pars, c’est pour vous l’envoyer [14]». Le Verbe incarné a fini sa mission extérieure auprès des hommes, le Saint-Esprit va commencer la sienne, car la Père ne nous a pas envoyé seulement son Fils incarné pour nous ramener à lui, mais aussi l’Esprit-Saint, qui «  procède du Père et du fils » pour nous sanctifier.

Le Père fait tout par le Verbe dans l’esprit-Saint.[15] Depuis la genèse de la création, toute l’œuvre du salut et de notre sanctification se fait par la vertu du Saint-Esprit. C’était lui qui planait sur les eaux originelles pour les rendre fécondes[16]. C’était lui qui a parlé par les prophètes[17]; c’est lui qui a couvert de son ombre la Vierge Marie et l'a rendue Mère de Dieu[18]. C’est lui qui sous la forme d’une colombe, descendit sur le Christ dans le Jourdain, le conduisit au désert et le guida durant toute sa vie[19]. Mais c’est surtout en remplissant les Apôtres de lumière et de force au jour de la Pentecôte que l’Esprit de sainteté allait commencer sa grande mission de sanctification au sein de l’Eglise.

C’est dans ce même Esprit-Saint que l’Eglise est baptisée au cénacle et c’est son souffle vivificateur qui vient donner la vie au Corps mystique du Christ.[20] Il a été donné aux Apôtres pour parfaire en eux et par eux l’œuvre d’illumination et de sanctification commencée par le Christ ; il éclaire leurs intelligences, purifie leurs cœurs et leur donne la force de rendre témoignage au Christ.

C’est œuvre, l’Esprit la continue dans l’Eglise. C’est lui qui permet aux ministres de l’Eglise, en particulier les Évêques, successeurs après les Apôtres, de continuer sur la terre la mission du Sauveur. C’est lui qui donne aux sacrements instituées par le Christ leur efficacité. C’est lui qui remet les péchés et donne aux âmes la vie surnaturelle. C’est lui donne à l’Eglise son unité en animant ainsi les Chrétiens de la vie même du Christ et de sa divine charité. C’est lui qui ressuscitera notre chair et nous donna la vie éternelle qui est le rayonnement et la plénitude de la sainteté dans nos corps et dans nos âmes.

La Pentecôte, anniversaire de la promulgation de la Loi pour les Juifs, est devenue pour les Chrétiens celui de la promulgation de la Loi nouvelle, où l’on ne vit plus de l’esprit de servitude mais de l’esprit d’adoption des enfants qui donne accès auprès du Père[21]. Mais il y a plus ici qu’un anniversaire : l’action du Saint-Esprit se continue et s’intensifie toujours davantage dans l’Eglise et dans nos âmes. Le fait de tous les Chrétiens devrait être une profonde dévotion au Saint-Esprit.

 

Couleur liturgique : Rouge. Cette couleur qui rappelle les langues de feu.

 

 

Source :

  1. Missel quotidien et vespéral, Dom Gaspard Lefebre et les Bénédictins de l’Abbaye de saint André, Belgique, 1950.
  2. Missel du Peuple de Dieu, † Paul Vignancour (imprimatur), Tardy éd., 1977.


[1] C’est vrai que le Temps de Pâques arrive avec la grande Célébration vespérale du Samedi Saint, appelé Mère des nuits par saint Augustin, et ‘’Samdi Dlo benit’’ par les Haïtiens, où la Pâques est annoncée par le chant de l’Exultèt, certains Théologiens, tel le Père Gasner Joint (professeur de Dogme au Grand Séminaire Notre-Dame d’Haïti) ont fait remarquer qu’avec la Messe de l’institution de l’Eucharistie célébrée le Jeudi saint au soir, on vit déjà la Pâques sous forme sacramentelle, le vendredi saint sous forme sacrificielle. Est-ce pourquoi on parle de Triduum pascal.

[2] Mot emprunté à la langue grecque qui signifie cinquantième jour.

[3] Cinquante jours après avoir franchi la Mer Rouge, lors de la première Pâque, les Hébreux, campant au pied du Sinaï, étaient visités par le Seigneur.

[4] Lévitique 23,21.

[5] Actes 1,4.

[6] Actes 1,14.

[7] Actes 2,5-13.

[8] C’est-à-dire 9 heures du matin. Dans le vocabulaire juif, 3ème heure = 9h du matin ; 6ème heure = midi ; 9ème heure = 3h PM…  Voir Marc 15,34.

[9] Actes 2,2-4.

[10] Luc 24,49.

[11] Lectures du lundi et du mardi après l’Ascension.

[12] Actes 1,8 : le canevas missionnaire.

[13] Saint Augustin, sermon pour la Pentecôte.

[14] Jean 16,7.

[15] Saint Athanase, Père du Concile de Nicée.

[16] Genèse 1,2

[17] Credo.

[18] Luc 1,35

[19] Matthieu 3,16.

[20] Jean 20,23.

[21] Romains 8,13-15.

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M
La présence maternelle de Marie nous rappelle que Dieu ne se lasse jamais de se pencher avec miséricorde sur l’humanité.<br /> <br /> <br /> <br /> Pape François, @Pontifex
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